
Les avis sont unanimes sur l’intérêt commun des pays de l’Océan Indien, à faire de la transition énergétique une priorité. L’intégration des énergies renouvelables dans les systèmes électriques, est un challenge partagé, avec des degrés d’avancée différents d’un pays à l’autre, où les économies et situations énergétiques sont différentes, mais actuellement définies par une forte dépendance à l’énergie fossile.
Pour Madagascar, la transition énergétique doit tenir compte de la spécificité locale, avec un potentiel en énergie d’origine hydraulique estimé à, près de 8000 mégawatts pouvant être générés par les cours d’eau exploitables dont le pays dispose en abondance. De quoi couvrir largement l’ensemble des besoins en électricité de Madagascar, voire davantage. L’hydraulique est donc logiquement, l’option la plus avantageuse pour la Grande île. L’idée est partagée par le numéro Un de la société nationale d’eau et d’électricité, la JIRAMA. « Pour Madagascar, île- continent, disposant de beaucoup de cours d’eau la différenciant des autres pays, la transition énergétique, et tout ce qui est énergie renouvelable, doit d’abord se baser essentiellement sur l’hydraulique », affirme le directeur général de la JIRAMA Olivier Jaomiary, présent au premier forum des énergies durables de l’Océan Indien. Mais dans la mesure où la concrétisation de projets d’hydroélectricité nécessite davantage de temps et d’investissements par rapport à d’autres types d’énergie, tel le solaire, d’autres alternatives ont été mises en avant pour accélérer la progression de Madagascar dans la transition énergétique.
Hybridation. « Pour de tels projets, il faut compter entre deux à cinq ans. Et on est dans cet objectif de transition énergétique basée sur l’hydraulique, mais pour aller plus vite, nous avons opté pour l’hybridation avec le solaire. Actuellement, nous sommes en train d’hybrider l’essentiel de nos sites cette année, de l’ordre de 45 sites hors d’Antananarivo et cela représente déjà 85% de toutes nos capacités hors Tanà qui sont en train d’être hybridés. Nous sommes, évidemment en retard par rapport à ce qui se fait dans certaines îles voisines, mais on peut accélérer tout cela car nous disposons d’un potentiel élevé avec nos 2800 heures de soleil par an et notre potentialité de 7800 MW en hydraulique disponibles inventoriés, sur lesquels on n’exploite que 110 », précise sur ce point le DG de la JIRAMA. Et d’ajouter que l’objectif est de disposer d’ici 5 ou 6 ans, de quelques barrages pouvant générer 600MW au total. En attendant, les travaux d’hybridation sont déjà en marche. « L’objectif est de voir les 45 sites d’hybridation fonctionnels au plus tard cette année. Quant aux grands barrages comme Ranomafana, Sahofika, Antetezambato, et Volobe, ils sont en cours de négociations pour choisir la façon de faire : les laisser au privé ou les laisser à l’Etat. Pour ma part, j’estime qu’il faut mixer : sur les quatre barrages, deux devront être laissés à l’Etat, et deux au privé (ndlr, pour la réalisation,le projet de centrale hydroélectrique de Volobe a été attribué à Jovenna ; Ranomafana, à Sinohydro ; Sahofika est un projet porté par Eiffage et Antetezambato, porté par Vinci/Sogea-Satom).En tout cas, la finalisation est attendue avant la fin de l’année pour que les travaux puissent être réalisés d’ici 4 à 5 ans », conclut le DG de la JIRAMA. En attendant, les usagers, particuliers et grands consommateurs d’énergie devront prendre leur mal en patience, mais à en croire le numéro Un de la JIRAMA, c’est pour la bonne cause…
Hanitra R.