
Sortant de son silence, le ministre de l’Éducation nationale a annoncé des mesures devant permettre la continuité des activités auprès du MEN, mais également pour éviter que les élèves des 30 000 établissements scolaires ne soient des victimes de la conjoncture actuelle.
Affectés.
« La nature a horreur du vide. » Une citation prononcée par le ministre Paul Rabary lors d’une conférence de presse organisée à Anosy hier lorsqu’il a fait état de la situation qui prévaut au sein de son ministère actuellement. Une citation qui s’adresse également aux enseignants qui ont choisi ou qui voudront choisir de rallier les rangs des manifestants dirigés par les « 73 députés ». « Le ministère a l’obligation d’assurer la continuité des cours, étant donné que les dates des examens ne sont pas reportées », a fait savoir Paul Rabary. Avant de noter que « le ministère approuve les revendications syndicales relatives au salaire des enseignants ». Ainsi, « les enseignants sont libres de choisir s’ils veulent reprendre leurs activités ou non. Toutefois, ceux qui veulent continuer la manifestation, seront remplacés par d’autres qui ont été formés, motivés et disponibles de suite pour prendre leur poste ». Disposant de 4.000 postes budgétaires pour cette année et d’enseignants disponibles à prendre directement leur poste, le ministère entend donc faire tout pour assurer la continuité des cours. Et ce, étant donné que les dates des examens n’ont pas été reportées. Par ailleurs, le ministre Paul Rabary a toutefois noté que « les enseignants remplacés seront affectés dans d’autres localités où le besoin en enseignants se fera ressentir une fois qu’ils ont décidé de reprendre leurs activités ».
Victimes. Les perturbations menées par les manifestants auprès des établissements scolaires ont pour objectif de mettre fin à la continuité des activités pédagogiques. Ce, au détriment des élèves (en classe d’examens ou non), des enseignants qui veulent continuer leurs activités, mais surtout des parents d’élèves. La situation est d’autant plus problématique pour les parents d’élèves qui envoient leurs enfants auprès des établissements privés où ils payent cher pour donner une meilleure éducation à leurs enfants. « Les revendications syndicales sont fondées et, le ministère admet leurs utilités ». Il est toutefois important de noter le principe selon lequel « la lutte syndicale doit tendre vers une amélioration et non la destruction de ce qui a été construit ». Un principe qui tient tout son sens lorsque l’on connaît que la « Grande-Île compte actuellement environ 30. 000 établissements scolaires (publics et privés) et qu’environ 300 d’entre eux sont touchés par les manifestations ». Si les syndicalistes manifestent contre la mauvaise condition dans laquelle ils sont actuellement, le fait qu’ils veulent priver les enfants de leur droit à l’enseignement est tout simplement inconcevable. Cela ruinerait davantage le système éducatif malgache qui n’est pas connu pour être l’un des meilleurs au monde.
José Belalahy