
Les « 73 députés pour le changement » ont incité leurs partisans à ériger des barrages et à instaurer un « andromasom-pokonolona » au niveau de chaque quartier.
Jusqu’à l’instant où nous mettons cet article sous presse, le président Hery Rajaonarimampianina ne s’est pas encore soumis à la décision de la Haute Cour Constitutionnelle qui le force à nommer un Premier ministre de consensus. Pourtant, le deadline imposé par les Juges constitutionnels a déjà pris fin hier. Une fois de plus encore, le régime HVM est accusé de fouler aux pieds la loi fondamentale. Face à cette mauvaise foi manifeste, les « 73 députés pour le changement » décident de radicaliser leur mouvement. Ayant opté pour le respect du cadre légale depuis le début de leur mouvement le 21 avril dernier, une solution extraconstitutionnelle est fortement envisagée. Ce jour, ils procèderont à la nomination d’un Premier ministre sur la Place du 13 mai. C’est ce qui a été annoncé hier lors de la manifestation au « kianja ». L’opposition a donné un ultimatum jusqu’à hier à minuit au président Hery Rajaonarimampianina pour nommer un nouveau Premier ministre, conformément à ce qui est prévu dans la décision de la Haute Cour Constitutionnelle. Un consigne formel a été donné aux manifestants venus nombreux sur la Place du 13 mai hier afin d’ériger des barrages et d’instaurer un « andrimasom-pokonolona » (vigilance citoyenne) au niveau de tous les quartiers d’Antananarivo et dans les autres régions de la Grande île pour exprimer leur mécontentement. Ce jour, une grande mobilisation est prévue sur le parvis de l’hôtel de ville d’Analakely. Les manifestants se donnent rendez-vous au niveau des six arrondissements de la Capitale pour se rendre ensuite au « kianja ».
« Diabe ». A l’allure où vont les choses, la situation politique risque à tout moment de dégénérer. D’un côté, le régime cherche tous les moyens pour échapper à l’application des recommandations de la HCC. De l’autre côté, les « 73 députés pour le changement » et leurs partisans envisagent de tout faire pour forcer l’équipe gouvernementale à démissionner. Pour eux, depuis hier soir, le gouvernement dirigé par le Premier ministre Olivier Mahafaly Solonandrasana est devenu illégal et illégitime. Toutes les décisions que les actuels ministres prennent à partir d’aujourd’hui sont donc considérées comme nulles et non avenues. Il n’est donc pas à exclure que les manifestants sur la Place du 13 mai fassent un « diabe » vers Mahazoarivo et vers tous les ministères pour installer les nouveaux membres du gouvernement qui vont être nommés sur le « kianja ». D’après les informations, le président Hery Rajaonarimampianina refuserait de nommer un Premier ministre issu du MAPAR. La Présidence de la République aurait rejeté la première liste des trois Premier-ministrables que ce parti politique a proposée dans un premier temps. Iavoloha n’aurait également donné aucune suite à la seconde liste. La Haute Cour Constitutionnelle a donné jusqu’au 5 juin au régime HVM pour mettre en application toutes les recommandations inscrites dans sa décision du 25 mai dernier. Histoire à suivre.
Davis R