
La torture est un aspect du non-respect des droits humains et d’ailleurs, elle est condamnée par des instruments juridiques internationaux, en l’occurrence, le pacte international des droits civils et politiques, dont Madagascar est signataire. Justement, depuis toujours, la torture ou plutôt la condamnation de la torture s’est effectuée sur papier, jusqu’à ce que la CNIDH ou Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme soit compétente en la matière. En effet, vendredi dernier, la proposition de loi n°02-2018/PL, modifiant et complétant certaines dispositions de la loi n°2014-007 du 22 juillet 2014 portant institution de la Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme, a été adoptée en séance plénière par l’Assemblée nationale, nonobstant l’absence des 73 députés et de quelques éternels absentéistes. Quel appoint pour la CNIDH ? D’après les explications fournies, cette compétence permettra à la commission de procéder « à des examens réguliers et inopinés de la situation des personnes privées de liberté ou se trouvant dans des lieux de détention, pour mieux assurer leur protection ». En d’autres termes, le fait d’avoir érigé la CNIDH en une commission de prévention de la torture n’est autre qu’un renforcement de sa productivité et de son efficience, mais aussi une preuve que la lutte contre toute forme de torture peut être effective. Par conséquent et en vertu de cette compétence qui lui est attribuée, la CNIDH est en mesure d’élaborer des recommandations y afférentes et de les adresser aux autorités compétentes. Décidément, la CNIDH a du pain sur la planche !
Aina Bovel