Même si la crise n’est pas totalement résolue – car le gouvernement de consensus n’est pas encore mis sur pied – d’autres politiciens trouvent encore le moyen de bloquer l’issue. En effet, certains congressistes du « Dinika Fampihavanana Malagasy » – organisé par le Conseil du « Fampihavanana Malagasy » (CFM), au CCI Ivato, le 31 mai et 1er juin dernier – à l’instar de Simon Pierre et consorts, s’y opposent. Hier, dans une déclaration lue urbi et orbi, ils ont fustigé non seulement la manière dont Ntsay Christian a été nommé, mais aussi et surtout, l’organisation d’élection anticipée. Pourquoi ? Simon Pierre lui-même en donne les réponses : « Pour nous, c’est une solution bâclée. Elle va permettre l’organisation précipitée de la présidentielle. Et pire, c’est que cette élection anticipée doit avoir lieu avant la réalisation de la réconciliation nationale et la refondation de la Nation. Cela porte atteinte, et à la souveraineté nationale, et à l’unité nationale ». Par conséquent, désormais ils sont regroupés dans le « Hetsika Fanorenana Ifotony » et appellent « les organisations de la société civile, les syndicalistes et les politiciens à se rallier avec eux » et à se focaliser sur la question de la refondation.
Un « Non » non négociable. Etant donné que ces politiciens sont parmi les congressistes du « Dinika Fampihavanana Malagasy » organisé par le CFM, nous n’avons pas manqué de joindre son président, Maka Alphonse, au téléphone. Lui qui était catégorique sur le sujet : « La déclaration qui a été lue par Simon Pierre ce jour- là (ndlr : le 1er juin dernier) ne rentre plus dans le cadre du « Dinika » que nous avons organisé. Cela n’engage le CFM en rien. Je dirai même que nous, membres du CFM, ne la cautionnons pas du tout », a-t-il souligné clairement. Néanmoins, poursuit-il, « les propositions ayant trait à la refondation seront capitalisées pour améliorer, ultérieurement, la gouvernance des affaires publiques ». Le président du CFM a également reconnu que les propositions avancées lors de ce Dinika ne « serviront pas à résoudre la crise politique actuelle, mais seront utiles dans la mise en place de la refondation ». En d’autres termes, c’est déjà un « non » non négociable par rapport aux allégations de Simon Pierre et consorts. A suivre.
Aina Bovel