L’embarras du Premier ministre, hier lors de sa conférence de presse était évident. Il était même arrivé à bafouiller quand il a été pressé de questions par les journalistes. Il n’a pas pu annoncer la date des élections et s’est perdu dans des explications confuses sur les lois électorales retoquées. Ce que les membres de la presse ont retenu, c’est que la perspective d’une élection anticipée s’éloigne de plus en plus.
L’impuissance avérée du Premier ministre
La convocation de la presse, hier, à Mahazoarivo signifiait que, le sujet qui serait traité serait d’une importance capitale. La présence du président de la CENI, du ministre des Finances et de celui de l’Intérieur ne pouvait que confirmer la rumeur de l’annonce de la date des élections. Les journalistes ont été cependant surpris par la valse d’hésitation du protocole qui les a retenus à l’entrée. Ils n’ont été autorisés à pénétrer dans la salle de conférence qu’après un long moment. Ils ont eu droit à un long discours sur la nécessité d’organiser des élections pour sortir de la crise et établir un véritable apaisement. Mais ils sont restés sur leur faim car rien de concret n’a été annoncé. Le chef du gouvernement, poussé dans ses retranchements, a tenu des propos confus, s’embrouillant dans ses explications. L’impression qui en est ressortie, nous a-t-on rapporté, c’est qu’il a subi des pressions au dernier moment et a dû se rétracter. Ce qu’on a vu hier tend à accréditer l’idée d’un report des élections envisagé par le chef de l’Etat et son entourage. Bien que cela n’ait pas été annoncé officiellement, cette thèse est reprise par de nombreux analystes qui s’appuient sur l’évolution du comportement des partisans du régime. Ces derniers font tout pour gêner l’action du Premier ministre. Ce dernier semble impuissant devant l’attitude du chef de l’Etat qui ne lui laisse pas les mains libres. Les observateurs se demandent, jusqu’à quand il va réussir à faire bonne figure et résister aux pressions qu’il est obligé de subir.
Patrice RABE