
Les propositions de la cellule de concertation n’ont finalement pas abouti à une sortie de crise car aucun terrain d’entente n’a été trouvé avec les grévistes, lesquels refusent toujours de reprendre le travail.
On n’est pas encore sorti de l’auberge. Une expression qui définit la situation actuelle au niveau de l’éducation nationale. S’il a été convenu que la cellule de concertation devrait produire une résolution de sortie de crise avant le conseil des ministres d’hier, la situation tend à se dégrader. Une résolution a bel et bien été produite par la cellule de concertation composée de représentants des syndicats, du ministère des Finances et du Budget, du ministère de la Fonction publique, de la primature et du ministère de l’Éducation nationale. Mais il y a eu un «hic» qui n’est autre que «l’impossibilité pour le gouvernement de satisfaire toutes les revendications des syndicats auprès du MEN». Impossibilité exposée par les représentants du ministère des Finances et du Budget durant les travaux de la cellule de concertation et qui n’a pas plu aux syndicalistes. Pour montrer leur refus, les syndicalistes ont décidé de ne pas signer les propositions qui auraient dû être présentées en conseil des ministres hier. « Cette résolution qui n’a pas eu notre accord ne devrait pas être présentée en conseil des ministres » a-t-on martelé à Anosy hier.
Validée. Le ministre de l’Éducation nationale a donné plus d’explications sur le contenu de la proposition durant le journal TV d’une chaîne locale, hier soir. Selon le ministre, la proposition a été « validée en conseil des ministres». Le ministre a également tenu à rectifier les explications des syndicalistes sur certains points concernant ledit contenu. «Outre les 4400 postes budgétaires de cette année, le ministère de l’Éducation nationale aura 8000 postes budgétaires de prévus l’année 2019 et 8000 autres pour l’année 2020. Des bonifications d’ancienneté seront octroyées aux maîtres FRAM recrutés. Le ministère procédera au paiement des indemnités spéciales d’une valeur de 25.000 ar que les enseignants pourront bénéficier à partir du mois d’octobre prochain. D’autres paiements d’indemnités vont avoir lieu à savoir 25.000 ar pour le mois de décembre de cette année, 25.000 ar pour janvier 2019 et 50.000 en 2020 ». De leur côté, les syndicalistes ont fait savoir que les efforts du gouvernement « ne dépassent même pas les 5% de leurs revendications».
Solidarité. Les revendications syndicales fusent de partout et les mouvements syndicaux vont s’intensifier à en croire les syndicalistes de tout bord. D’un côté, il y a le SEMPIDOU des employés des douanes, qui a fait savoir hier qu’aucune résolution relative à leurs revendications n’a pu être trouvée après la rencontre avec le Premier ministre. De l’autre, le SMM (Solidarité Syndicale de Madagascar) a fait savoir qu’une grande manifestation aura lieu ce jour pour affermir les revendications syndicales. Manifestation à laquelle le Sempidou a affirmé vouloir participer. Si les revendications syndicales peuvent refléter les exaspérations de la société, l’on n’est pas loin de l’explosion sociale.
José Belalahy