Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude. Cette expression s’applique au HVM qui a ouvert la voie de la précampagne au TGV. Par calcul politique, le parti au pouvoir a sciemment omis d’introduire des dispositions réglementant ou interdisant la campagne avant la lettre dans les trois lois organiques relatives aux élections. Et ce, dans le but inavoué de ne pas gêner le président en exercice qui fait souvent l’amalgame entre tournée officielle et précampagne. En témoigne la présence systématique de militants en « cravate bleue » ou en T-shirts et robes de la même couleur, à chaque visite présidentielle. Avec pour mot d’ordre : « Faites ce que je dis, mais ne faites pas ce que je fais ». Le président candidat a fustigé « certaines campagnes avant l’heure » lors de son déplacement tout aussi préélectoral à Tsihombe, en prenant « l’exemple du Mondial où il y a toujours un arbitre pour donner le coup d’envoi ».
Interdit. En fait, le principe du régime HVM est simple : « Tout ce qui n’est pas autorisé est interdit ». Andry Rajoelina l’avait appris à ses dépens lorsqu’il comptait se rendre dans la Cité des Fleurs le 30 mars dernier. Même si le Tribunal Administratif avait ordonné le sursis à exécution de l’arrêté du Préfet de Région, la marée Orange n’avait pu déferler autour de l’Hôtel de Ville de Mahajanga. Il a fallu les événements du 21 avril 2018 à Tana, les manifestations des « 73 députés pour le changement » et surtout la Décision de la HCC du 28 mai 2018.
Permis. La nouvelle donne née de la mise en place du gouvernement de consensus a consacré le principe anglais : « Everything which is not forbidden is allowed ». Littéralement, « Tout ce qui n’est pas interdit est permis ». Ce n’est que l’application de l’article 5 de la Déclaration des Droits de l’Homme qui stipule que « Tout ce qui n’est pas défendu par la Loi ne peut être empêché, et nul ne peut être contraint à faire ce qu’elle n’ordonne pas ». Ceci justifiant cela, les pouvoirs publics ne peuvent pas empêcher Andry Rajoelina de sillonner le pays ni de le contraindre à ne pas rencontrer la population. La libre communication des pensées et des opinions étant consacrée par la même Déclaration des Droits de l’Homme. Et reprise par la Constitution de la Quatrième République qui garantit les droits et libertés fondamentales. Notamment les libertés d’opinion et d’expression, de réunion qui ne peuvent être limitées que par le respect des libertés et droits d’autrui et par l’impératif de sauvegarde de l’ordre public, de la dignité nationale et de la sécurité de l’Etat. Or, jusqu’ici, la marée Orange qui déferle à chaque passage de l’ancien président de la Transition n’a entraîné aucun débordement ni dérapage.
R.O