Et vlan ! Après la sortie du calendrier électoral, place aux différents préparatifs relatifs aux élections. Parmi eux figurent le dépôt de candidature auprès de la Haute Cour Constitutionnelle (HCC) et la propagande (que certains ont déjà initié sans aucun feu vert). A titre de rappel, le décret n°2018–644 fixant les modalités d’organisation de l’élection présidentielle anticipée, est sorti vendredi dernier et prévoit quelques dates à retenir pour les candidats et, bien évidemment, pour les citoyens afin d’effectuer un meilleur suivi de ce qui se passe. Ainsi, il est porté à la connaissance de tous que « le dossier de candidature pour l’élection présidentielle anticipée (…) doit être déposé au greffe de la Haute Cour Constitutionnelle durant la période du mercredi 01er août 2018 à partir de neuf heures au mardi 21 août 2018 à dix sept heures ». Mais ce n’est pas tout. Les candidats sont tenus de fournir leurs dossiers avec les 15 pièces exigées (voir article par ailleurs) avant leur dépôt auprès de la HCC. Cette dernière, conformément à l’article 6 du même décret, « arrête et publie la liste définitive des candidats au plus tard le dimanche 26 août 2018, et en notifie immédiatement la Commission Electorale Nationale Indépendante ».
Campagne électorale. Le même décret précise, noir sur blanc, que « la campagne électorale en vue du premier tour de l’élection présidentielle anticipée commence le lundi 08 octobre 2018 à six heures et prend fin le mardi 06 novembre 2018 à zéro heure » et que « sont autorisés à faire campagne les candidats à l’élection présidentielle titulaires d’un récépissé définitif d’enregistrement de candidature délivré par la Haute Cour Constitutionnelle ». En d’autres termes, seuls ceux qui se sont déclarés officiellement auprès de la HCC peuvent procéder à la campagne électorale. Et c’est là que le bât blesse dans la mesure où actuellement, trois candidats potentiels qui ne se sont pas déclarés officiellement se lancent, depuis un certain moment dans une propagande précoce flagrante ou la précampagne. Nous rappelons au passage que la précampagne souffre d’un énorme vide juridique. L’actuel président de la République profite des événements solennels ou des séries d’inaugurations pour faire son autoévaluation, afficher son satisfecit personnel et aborde ce qu’est le « Fisandratana 2030», sa vision. L’ancien président de la Transition – avec son Initiative pour l’Emergence de Madagascar – part à la conquête de voix dans tout Madagascar avec des discours éternellement populistes. Mais il n’y a pas qu’eux, Marc Ravalomanana – avec son Map II – veut récupérer ceux qui lui ont été spoliés. Bref, faute d’avoir encadré légalement ou réglementairement ce qu’est la précampagne, tout le monde « stricto sensu » associe son image, son être à un soi-disant projet de société dont les tenants et aboutissants sont quasi méconnus de l’électorat. Et pourtant, avec de dispositions claires, l’électorat aurait les idées un peu plus claires et le choix beaucoup plus fondé sur l’ossature du projet que sur la personnalité politique. Par exemple, fixer la période de la précampagne à deux mois avant le scrutin, pour que chacun des candidats puisse présenter son projet, avant la propagande qui va consister, généralement, à tambouriner le « votez pour X »…
Aina Bovel