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samedi, juillet 5, 2025
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Blanchiment de capitaux : 233 milliards d’Ariary au cœur des investigations du SAMIFIN

Le DG du SAMIFIN reconnaît des lacunes dans la lutte contre le blanchiment de capitaux à Madagascar.

Malgré le fait que le projet de loi sur le blanchiment de capitaux reste bloqué à l’Assemblée nationale, les milliards des candidats aux prochaines présidentielles seront surveillés par le SAMIFIN.

Les choses bougent du côté du SAMIFIN ou Service de Renseignements Financiers aux 67ha. Hier, le Directeur Général Lamina Boto Tsara Dia a présenté le bilan 2017 des activités de ce service de renseignements financiers. Il a révélé qu’au total, environ 233 milliards d’ariary ont fait l’objet d’investigations et d’enquêtes par le SAMIFIN dans le cadre de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Après ses investigations et ses enquêtes, le SAMIFIN a transmis pour être jugés 107 dossiers suspects aux parquets des juridictions compétentes. Lamina Boto Tsara Dia a par ailleurs déclaré que le Service de renseignements financiers a reçu ces cinq dernières années 700 déclarations de suspicion contre seulement trois en 2008. Ces statistiques montrent que Madagascar figure parmi les pays de prédilection des auteurs de blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme. « Depuis cette année 2018, Madagascar fait l’objet d’un suivi renforcé par les institutions internationales spécialisées dans la lutte contre le blanchiment d’argent. », a souligné le DG du SAMIFIN qui célèbre cette année son 10e anniversaire.

Vide juridique. Le non- respect des règles et des principes internationaux de renseignements financiers d’une part et des normes et des recommandations du GAFI (Groupe d’Action Financière) d’autre part, fragilise les efforts de la Grande Ile dans la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Le décret n°2007-510 du 4 juin 2007 portant création, fonctionnement et organisation du SAMIFIN ne suffit pas pour permettre à ce dernier de mener à bien ses missions. Un vide juridique est constaté. Pour remédier à ce vide juridique, deux importants projets de loi sont soumis depuis 2017 au Parlement, mais lesdits projets de texte ne sont pas jusqu’à présent adoptés. Ce sont le projet de loi sur le recouvrement et l’affectation d’avoirs illicites et celui relatif à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. D’après nos sources, les partenaires techniques et financiers (PTF) de Madagascar font pression actuellement pour que ces deux projets de loi passent au Parlement. Mais en face de la pression de ces bailleurs de fonds, force est de constater que des députés mènent des lobbyings pour torpiller ces deux projets de texte.

Financements des campagnes. Après avoir signé une convention de partenariat avec la Direction générale des Impôts, le SAMIFIN a présenté hier le bilan 2017 de ses activités. Pour bon nombre d’observateurs, ces interventions de ce service de renseignements financiers ne sont pas le fruit du hasard. Le SAMIFIN aurait du pain sur la planche dans le cadre de la surveillance des financements des campagnes des candidats à l’élection présidentielle du 07 novembre 2018. Des milliards vont circuler pendant la campagne. D’où viennent ces milliards ? A rappeler qu’aucune loi ne régit le financement de campagne électorale à Madagascar. Un autre vide juridique qui, visiblement, handicape les actions du SAMIFIN.

R. Eugène

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