
Le coût de la piraterie maritime dans l’Océan Indien occidental est estimé à 1,4 milliard de dollars, rien que l’an dernier, d’après les derniers chiffres du programme Oceans Beyond Piracy de la One Earth Foundation.
Le fléau de la piraterie maritime a un impact non seulement sur les victimes, les armateurs et leurs pays respectifs, mais également sur les pays de la région. Faut-il rappeler que Madagascar est situé à moins de 1.600km des côtes somaliennes, soit une distance plus proche que celle séparant la Grande île des côtes sud-africaines. Le CGPCS, Groupe de contact sur la piraterie au large des côtes somaliennes, œuvre pour la facilitation de la discussion et de la coordination des actions entre les Etats et organisations, pour combattre et réprimer la piraterie somalienne. Il a tenu sa 21è session plénière à Nairobi, du 11 au 13 juillet 2018.
Causes profondes. Cette plateforme de dialogue créée sur mandat du conseil de sécurité des Nations Unies en 2009, est présidée par le ministre mauricien des Affaires étrangères Vishnu Lutchmeenaraidoo en sa qualité de président du conseil de la Commission de l’Océan Indien (COI). A l’occasion de la session plénière, plus de 200 participants issus d’une cinquantaine d’Etats et organisations, ont pu prendre connaissance de l’état de la piraterie maritime dans l’Océan Indien occidental. Organisée par la COI, en collaboration avec le Kenya et l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), cette session plénière a permis de réaffirmer l’engagement de la région et de la communauté internationale à « combattre durablement la piraterie et ses causes profondes ».
En baisse. Beaucoup moins d’actes de piraterie ont été recensés par les représentants de la mission européenne EU NAVFOR, et des Forces maritimes combinées (CMF, Combined Maritime Forces) depuis le regain noté au début de l’année dernière. Deux attaques ont eu lieu en novembre 2017 dont les auteurs présumés sont en attente de leur jugement aux Seychelles ; et une attaque depuis le début de cette année. Un recul qui justifie la nécessité de maintenir les efforts en matière de sécurité maritime, admise unanimement comme un enjeu majeur du développement en Afrique orientale et australe. Le problème est alors à appréhender dans son ensemble. Pour la ministre de la Défense du Kenya, Raychelle Omamo, il est indispensable de combattre simultanément la piraterie et le terrorisme, estimant qu’ « à bien des égards, la piraterie est une extension du terrorisme en mer et le terrorisme, l’écho de la piraterie sur terre ». C’estdans ce sens qu’a été proposée par le président du CGPCS , la conduite d’une réflexion sur l’extension du mandat du Groupe de contact, dont les résultats seront à présenter à la prochaine session plénière, laquelle se tiendra à la fin du premier semestre 2019.
Hanitra R.