Les partis politiques réunis au sein du HFI sont décidés à mener leur combat contre vents et marées. Ils clament que la refondation est la seule alternative au renouvellement des crises. Le fait que la CUA ne leur ait pas octroyé l’autorisation de manifester sur la place du 13 mai est un véritable camouflet. L’octroi par le préfet du stade Maki semble dévaloriser une action de protestation qu’ils voudraient vigoureuse.
Un rassemblement à la recherche d’audience
L’appel à la manifestation sur la place du 13 mai par le HFI semble ne pas avoir beaucoup d’échos dans la population. Les partis qui prônent la refondation veulent convaincre cette dernière de la nécessité d’une refondation de la République. Le refus d’autorisation de manifester sur le parvis de l’Hôtel de ville semble sonner le glas du mouvement qui se veut populaire. Le HFI avait l’intention de profiter de l’élan des manifestations des « députés du changement », mais les leaders ont décidé de rentrer dans le rang après la nomination d’un Premier ministre de consensus. L’étape suivante est l’organisation des élections. Il reste donc ces irréductibles regroupés au sein du HFI qui sont persuadés de la justesse de leur combat. Ses membres ont une audience relativement faible car ils n’ont pas reçu l’onction populaire. Ils sont cependant convaincus que leur message est fédérateur et qu’ils peuvent rassembler beaucoup de Malgaches autour de cette idée de refondation de la République. Leur appel au rassemblement a été solennel et ils sont persuadés que tous les mécontents viendront grossir leur rang. Le préfet les a relégué au stade Maki car il ne veut pas retomber dans les habitudes du passé. Les revendications syndicales n’ont pas cessé, mais le combat mené par ceux qui luttent pour leurs droits n’ont nullement l’intention de se faire récupérer sur le plan politique. On verra quelle suite le HFI donnera à son mouvement, mais ce que l’on voit pour le moment ne permet pas d’espérer un véritable engouement populaire.
Patrice RABE