
Des chiffres qui font froid dans le dos ont été établis à l’issue des séances de dépistage du VIH dans la région Boeny où des individus séropositifs, contaminateurs potentiels, sont dans la nature, ne cherchant pas à avoir accès au traitement ou à continuer le leur.
Quelque 501 personnes porteuses du VIH ont été dénombrées parmi les personnes dépistées dans la région Boeny. 122 d’entre elles ont été dépistées durant le premier trimestre de cette année. Sur le demi-millier de personnes vivant avec le VIH (PVVIH) observées à l’issue des dépistages, 198 sont perdues de vue et ne figurent pas, de ce fait, parmi les patients bénéficiant des traitements – essentiellement des antirétroviraux (ARV) – auprès des formations sanitaires. Ces perdus de vue sont essentiellement des MSM (« men having sex with men » ou hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes), des travailleurs et travailleuses de sexe et des personnes consommant de drogues par voie injectable. Actuellement, 277 PVVIH suivent les traitements ARV dans la région Boeny.
Séances. Ce bilan quelque peu inquiétant a été dressé à l’issue de plusieurs jours consacrés au renforcement de la lutte contre la propagation des IST (infections sexuellement transmissibles) et du VIH/SIDA dans la région Boeny, la semaine dernière. Durant quatre jours, du 17 au 20 juillet 2018, à Mahajanga, les équipes et délégations impliquées dans cette activité de dépistage et de sensibilisation étaient issues du ministère de la Santé et des organisations œuvrant pour la lutte contre le VIH/SIDA. Des séances d’information et de sensibilisation dans le cadre de la prévention, des séances de dépistage et des activités de prise en charge des personnes porteuses du VIH, ont été organisées à cette occasion.
Alerter. Les autorités de la ville de Mahajanga, notamment le maire de Mahajanga et le chef de la région Boeny, aux côtés des organisations et représentants ministériels directement impliqués sur le terrain dans cette activité, ont tiré la sonnette d’alarme face à la situation dans le Boeny en matière de VIH/SIDA et d’infections sexuellement transmissibles, portes ouvertes à l’infection au VIH. Rappelons que les estimations de l’ONUSIDA concernant Madagascar font état de 31.000 PVVIH dans le pays, tandis que le taux de prévalence se situe autour de 0,2%. Un taux jugé encore faible, mais qui peut grimper de manière inquiétante chez les catégories de personnes à risque. A souligner également qu’au niveau mondial, l’objectif est l’élimination de l’épidémie de SIDA d’ici à 2030.
Hanitra R.