
En cette période de précampagne pour la présidentielle du 07 novembre, le ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation rappelle certains principes chers à la neutralité de l’Administration publique.
Le ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation vient de mettre les points sur les « i » quant à la neutralité de l’Administration publique en cette période électorale. Hier, une note a été prise par le ministre Razafimahefa Tianarivelo. Dans cette note adressée particulièrement à tous les directeurs provinciaux de l’Intérieur et de la Décentralisation, à tous les préfets de police, à tous les chefs de régions, à tous les chefs de districts et à tous les chefs d’arrondissement administratif, ce membre du gouvernement fait constater que « ces derniers temps, des responsables centraux et territoriaux du ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation n’ont pas observé leur obligation de réserve dans l’exercice de leurs fonctions ». La note de rajouter : « Ces manquements se manifestaient par l’expression publique de position politique ou de soutien de candidat aux élections, mais aussi par le non-respect de la déontologie et de l’éthique quant au port d’uniforme. » l’organisation des consultations électorales crédibles, transparentes et fiables étant l’objectif cette année, le ministre de l’Intérieur et de la décentralisation de déplorer: « Les errements de certains agents de l’Administration quant à la stricte observation de la neutralité politique ne militent pas dans l’atteinte de ces objectifs. »
Traitement de faveur. Pour mettre l’accent sur les obligations de neutralité politique et le devoir de réserve auxquels sont soumis les fonctionnaires, le ministre Razafimahefa Tianarivelo évoque le statut général des fonctionnaires et les textes relatifs aux hauts emplois de l’Etat et au port des uniformes. La note n°1336-MID/SG/DGI/DRH rappelle ainsi aux responsables de l’Administration territoriale à tous les niveaux l’interdiction de participer à toute réunion ou manifestation publique revêtant un caractère de propagande électorale, telle que les meetings et la déclaration de soutien à un candidat, la déclaration officielle de candidature, les réunions politiques organisées à quelque titre que ce soit pour le compte d’un candidat ; l’interdiction de tenir des réunions politiques dans les bureaux et bâtiments administratifs ; et l’interdiction de port d’uniforme en dehors des activités de service. Par ailleurs, l’obligation de respecter le principe d’égalité de traitement de tous les citoyens devant l’Administration est rappelée à ces responsables de l’Administration au niveau territorial. A propos de ce dernier point, il est ordonné aux chefs de circonscription administrative de « veiller à ce que tous les citoyens qui s’adressent à leurs services, pour des affaires relevant de leurs attributions, soient traités sur le même pied d’égalité ». « Toute discrimination, tout traitement de faveur sont à proscrire, notamment lorsqu’il s’agit de donner suite à des demandes des candidats ou des partisans des candidats concernant l’autorisation de faire campagne. La régularité au regard des textes en vigueur doit constituer l’unique critère d’appréciation des dossiers à traiter. », indique la note signée hier par le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation.
Sécurisation et gestion de crise. « Aucune défaillance ne sera tolérée. », conclut la note n°1336-MID/SG/DGI/DRH. En tout cas, malgré le fait que l’organisation de la prochaine élection présidentielle est confiée à la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), les responsables de l’Administration au niveau territorial auront leur rôle à jouer avant, pendant et après cette consultation populaire. Ce rôle consiste notamment en la sécurisation des opérations électorales et en la gestion de crise pré-électorale ou postélectorale. C’est aux représentants de l’Etat au niveau des régions et des districts de délivrer les autorisations relatives aux réunions publiques et aux manifestations politiques. En tant que présidents de l’OMC (Organisme Mixte de Conception) au niveau de leurs ressorts territoriaux, ces représentants de l’Etat ont également pour mission de maintenir l’ordre et la sécurité publique. Bref, le rappel à l’ordre du ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation arrive à point nommé. Ces derniers jours, force est de constater que l’absence des lois régissant la précampagne électorale favorise le désordre total. Des candidats se permettent déjà de distribuer des tee-shirts à leur effigie et des affiches de propagande, sans être inquiétés. La CENI reste impuissante alors que cette situation ne permettrait pas d’instaurer la stabilité, condition sine qua non d’une élection crédible, démocratique, transparente et fiable.
R. Eugène