
Le 26 juillet est consacré chaque année à la protection des mangroves. Une occasion de mobiliser le plus grand nombre sur la nécessité de préserver ces écosystèmes critiques. Pourquoi ? En raison des services écologiques énormes qu’ils rendent, notamment dans la lutte contre le changement climatique.
Adaptation et atténuation. Nous savons tous que la lutte contre les effets du changement climatique se fait sur deux niveaux, à savoir l’adaptation et l’atténuation. L’adaptation qui, comme son nom l’indique, consiste en les actions, qui permet de s’adapter aux effets irréversibles du changement climatique, tels que le réchauffement, l’érosion des littoraux et l’accroissement du niveau de la mer, etc. L’atténuation ou mitigation, quant à elle renvoie aux actions permettant d’atténuer, réduire considérablement les effets « réversibles » du changement climatique. L’écosystème des mangroves permettent à la fois l’adaptation et l’atténuation des effets du changement climatique : les mangroves stockent le carbone, elles protègent le littoral de l’érosion, etc.
Enjeux nationaux. A Madagascar, les 330.000 ha de mangroves que compte le pays soulèvent bien d’autres enjeux, extérieurs au volet environnemental : des enjeux hautement économiques. Les mangroves jouent en effet un rôle primordial dans le commerce de l’or rose et du crabe serrata (crabe des mangroves). Les bois de palétuviers servent en effet de nidation pour ces crustacés, dont le commerce et l’exportation pourvoient des devises considérables pour Madagascar. De plus, le bois des mangroves sont également surexploités, parce qu’ils ont la réputation-justifiée- d’être de bonne qualité ; mais ils sont aussi transformés en combustibles dans certaines parties de l’île. Une surexploitation et une situation précaire qui ont abouti à l’arrêté interministériel n° 32100-2014 du 24 octobre 2014 interdisant l’exploitation de bois de mangroves au niveau du territoire national.
Restauration et exploitation. Les avis sont partagés au niveau de la communauté scientifique, d’abord, parce que l’arrêté est loin d’être respecté, mais aussi parce que les environnementalistes sont nombreux à proposer une exploitation rationnelle doublée d’une restauration stratégique des mangroves. En septembre 2017, le premier colloque régional ( Océan indien) sur les mangroves couplé avec une école thématique sur la dynamique et la gestion des mangroves a été organisé par l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) et ses partenaires techniques et financiers à Mahajanga. Tandis que de part et d’autre de l’île, les activités de restauration des mangroves, engagement des communautés locales à l’appui, se multiplient. Cette année, la célébration de la journée internationale de protection des mangroves se tient dans l’Atsinanana.
Luz Razafimbelo