Ce sera un parti HVM fragilisé qui affrontera les urnes le 7 novembre prochain.
Au bord de l’implosion. C’est la situation actuelle du parti « Hery Vaovao ho an’i Madagasikara ». Depuis quelques mois, le parti au pouvoir est frappé par des démissions en cascade. Après le député d’Atsimondrano, Harijaona Randriarimalala alias Jaona Elite, qui a quitté mi-juin le groupe parlementaire HVM, ce fut au tour de l’ancien ministre de l’Education nationale, Paul Rabary d’officialiser sa démission lors d’une conférence de presse qu’il a tenue mercredi dernier à Antaninarenina, après avoir porté le « kravaty manga » pendant quatre ans et demi. Selon les informations qui ont fait le tour des réseaux sociaux hier, le député d’Antalaha Laisoa Jean-Pierre aurait également quitté le navire. Ici, le conditionnel est de rigueur car jusqu’au moment où nous mettons cet article sous presse, nous n’avons pas pu obtenir confirmation auprès du principal concerné. On sait pourtant qu’il a annoncé sa démission lors d’une intervention sur une radio au niveau de sa circonscription électorale. Réputé être un grand opérateur dans le domaine de l’exportation des bois de rose, ce dernier est connu et reconnu comme étant une des sources de financements pour le « Hery Vaovao ho an’i Madagasikara ». Avec son départ, le parti de Hery Rajaonarimampianina risque une traversée de désert à trois mois, ou presque, de l’élection présidentielle.
Bailleur de fonds. D’autant plus qu’actuellement, le HVM est également privé d’un autre bailleur de fonds de taille, en la personne de l’ancien Premier ministre Olivier Mahafaly Solonandrasana qui envisage de rivaliser avec son ancien patron, le président Hery Rajaonarimampianina, pour la course à la Magistrature suprême. Au mois de mars dernier, une somme de 12 milliards d’Ariary a été dérobée dans le domicile de l’ex-Chef du gouvernement sis à Ivato. Plusieurs personnes ont été placées sous mandat de dépôt à Tsiafahy et à Antanimora suite à cette affaire. Mis à part ces personnalités qui ont marqué le premier mandat de Hery Rajaonarimampianina en tant que ferventes défenseurs des intérêts du régime, d’autres cadres du HVM ont également tourné le dos au parti au pouvoir mais n’ont pas forcément officialisé leur démission. De sources proches du HVM, plusieurs grandes figures du régime n’assistent plus aux réunions de l’instance dirigeante du parti. Ce serait le cas, entre autres, des ministres limogés après les derniers remaniements. A l’exception de ceux qui sont en train de se préparer pour la Présidentielle, bon nombre des ministres sortants s’affichent déjà aux côtés des autres formations politiques.
Abus. Quoi qu’il en soit, le parti au pouvoir est à la débandade et risque d’être fragilisé lors de l’élection présidentielle du 7 novembre prochain. Ce qui est sûr, c’est que le HVM va affronter les urnes en ordre dispersé et sous le signe de la scission. Pour l’heure, l’on ignore la ou les raisons de ces nombreuses démissions. Certains observateurs évoquent « de la tristesse alimentaire » (« alahelon-kanina » en malgache), d’autres dénoncent les abus perpétrés par les responsables du parti qui forceraient les autres membres à payer des cotisations mensuelles tout en monopolisant et/ou en verrouillant l’accès au président Hery Rajaonarimampianina. Lors de l’annonce de sa démission, l’ex-ministre de l’Education nationale, Paul Rabary, a notamment pointé du doigt l’actuel ministre des Affaires étrangères, Henry Rabary-Njaka, les conseillers spéciaux auprès de la Présidence de la République, Jaobarison Randrianarivony et Harisoa Razafindrakoto, ainsi que le président du HVM et non moins président du Sénat, Rivo Rakotovao. Reste à savoir si la situation délicate à laquelle se trouve son parti n’affectera pas la décision du président Hery Rajaonarimampianina qui continue d’entretenir le suspense par rapport à sa candidature.
Davis R