Cette course à l’élection présidentielle sera très ouverte. Les intentions affichées par les personnalités désireuses de se présenter, laissent présager de belles empoignades verbales. Les thèmes qui seront les plus abordés seront certainement la bonne gouvernance et les luttes contre la pauvreté et la corruption. Cette campagne électorale de 2018 sera certainement différente de celles qui l’ont précédée car les électeurs sont plus avertis des problèmes du pays.
Les électeurs malgaches de plus en plus avertis
Les Malgaches de 2018 ne sont plus aussi faciles à berner qu’auparavant. Ils ont traversé beaucoup d’épreuves et ne peuvent plus croire aux promesses creuses. C’est donc la raison pour laquelle, les candidats doivent avoir un discours bien charpenté et des arguments solides. L’IEM et le « Fisandratana 2030 » font miroiter de beaux projets de développement, mais les citoyens préfèrent observer une certaine réserve. Le sens de la communication de l’ancien président de la transition a impressionné. Le chef de l’Etat actuel met en avant les réalisations de ces derniers mois. Mais l’opinion n’est pas dupe de cette façon d’agir. Elle se rend compte de l’hypocrisie de l’attitude. D’autres prétendants à la magistrature suprême tiennent un langage plus direct et font appel au bon sens des citoyens. Dama en mettant en avant les valeurs du fokonolona avec son « valimbabena» désire redonner au citoyen son libre arbitre. Il répète qu’il ne veut pas faire de promesses démagogiques. Fanirisoa Ernaivo, la présidente du SMM, n’a pas encore fait de déclarations, mais le combat qu’elle a mené à la tête de son syndicat, laisse penser que les questions judiciaires seront au centre de sa campagne. Le général Jean Ravelonarivo, ancien Premier ministre, n’éludera aucune question sur la manière de gouverner le pays. Le pasteur Mailhol, quant à lui, utilisera son aura de prédicateur, mais ne présentera pas de programme précis. Cette fois-ci encore, les fonds à la disposition des candidats seront nécessaires pour mener une campagne digne de ce nom, mais ils ne feront pas nécessairement pencher la balance en leur faveur.
Patrice RABE