Certes, il faut se sacrifier pour réussir quand on fait des études particulièrement dans les universités publiques. Mais là, ils n’en peuvent plus, et ils se plaignent. «Tous les jours, je dois me lever très tôt, à 3 heures du matin pour me préparer. Comme cela, je sors de chez mes parents vers 3 h et demie pour pouvoir arriver à l’université vers 4h et quelques minutes», témoigne une jeune étudiante en 1re année en Médecine habitant aux alentours de l’université d’Ankatso. Son but, comme celui des quelques milliers d’autres comme elle, c’est de pouvoir obtenir l’une des meilleures places dans la grande cathédrale qui leur sert de salle de classe. Et l’on entend par «meilleures places », celles qui se trouvent parmi les premiers rangs de la grande salle pouvant accueillir jusqu’à 3 000 étudiants. En effet, les raisons de cette course aux premiers rangs seraient que ceux du bas fond ont vraiment du mal à entendre le prof à cause du système de sonorisation hors d’état d’usage, selon les témoignages. « Par conséquent, la plupart de nos profs ne veulent plus s’en servir, alors qu’il n’y a que des cours magistraux. Donc, si l’on n’obtient pas les places en premier rang, il n’y a pas moyen d’entendre les cours », se plaignent un groupe d’étudiants.
Pas de solution. En effet, « la porte de la grande salle est ouverte à 5 heures du matin. Mais bien avant cette heure, un grand nombre d’étudiants attendent déjà à l’extérieur. Et une fois que le gardien ouvre la porte, tout le monde s’y bouscule, ne donnant pas l’opportunité à ceux qui n’ont pas assez de forces physiques d’y entrer en premier. Et à force de se précipiter et de se bousculer, il y a parfois des blessés », a-t-on témoigné. Une situation déplorable qui ne date pas d’hier, selon quelques témoignages, mais tout le monde en serait indifférent car « c’est un problème auquel l’on ne peut pas trouver de solution ». Cependant, il faut le dire, les étudiants en souffrent trop. « L’Etat doit faire quelque chose pour voir de près notre situation car ça en est trop », se plaignent les étudiants. Et à tout ceci s’ajoute le basculement vers le système LMD qui rend encore plus difficile les conditions de passage en 2e année. « Seulement 300 des 3 000 étudiants peuvent monter en 2e année », a-t-on confié. Ce qui montre à quel point il faut faire preuve de motivation si l’on veut réussir dans une université publique.
Arnaud R.