Aucune tolérance ne sera point considérée pour les fonds de campagne d’origine suspicieuse. Tels sont les propos du directeur général de Samifin (Service de Renseignement Financier), Lamina Boto Tsara Dia, joint au téléphone hier. En effet, compte tenu du fait que les partis politiques présentant chacun un candidat, vont participer bientôt à la présidentielle anticipée, et que les différents préparatifs dont les campagnes électorales nécessitent d’ores et déjà la mobilisation de fonds, le Samifin n’admettra aucun recours au blanchiment de capitaux. Mais il ne sera pas seul. Il va collaborer étroitement avec la commission de contrôle du financement de la vie publique, fraîchement mise en place, mercredi dernier. « Il n’y aura pas d’empiètement de fonctions entre le Samifin et cette commission, même si la lutte contre le blanchiment de capitaux revient a priori au Samifin. Ce qu’il faut savoir, c’est qu’il n’y a pas d’exclusivité en la matière. Le Samifin et la commission de contrôle vont voir ensemble comment faire pour contrôler efficacement les fonds utilisés par les candidats et les partis politiques», a-t-il indiqué.
Compte bancaire. Néanmoins, il faut reconnaître que le Samifin trouve une légère difficulté dans la réalisation de sa mission car généralement, et toujours d’après les affirmations de Lamina Boto Tsara Dia, il reçoit des signalements sur des opérations suspectes de blanchiment d’argent à travers les circuits bancaires. Ce qui va « avantager » en quelque sorte, les abonnés à cette pratique indécente, d’autant plus que la loi n°2018-008 relative au régime général des élections et des référendums donne la faculté aux candidats aux élections d’ouvrir ou non un compte bancaire. C’est ce que souligne l’article 71 de cette loi : « Les candidats, les listes de candidats en compétition dans une élection, ou les entités en faveur des options dans une consultation référendaire peuvent ouvrir un compte bancaire auprès d’établissements bancaires ou services postaux, au nom de la structure de campagne ». Il serait, par conséquent, moins facile, pour le Samifin de suivre de près les activités et les opérations financières des partis politiques qui choisissent de ne point ouvrir un compte bancaire à des fins électorales.
Cadre légal. Par rapport à ce point, certains partis et observateurs dont le Cram (Cercle de Réflexion sur l’Avenir de Madagascar) ont déjà recommandé à ce que tous les partis politiques même avant leur création possèdent un compte bancaire. Mais jusqu’à maintenant, la loi y afférente ne permet pas d’arriver à cette fin. « Jusqu’à ce que les textes le permettent, le Samifin se contentera de ces signalements via circuit bancaire, et informe les autorités étatiques et instances dont cette commission de contrôle du financement de la vie publique des résultats des enquêtes y afférentes », affirme son directeur général. Et à côté, ladite commission est tenue de démontrer qu’elle a le courage de contrôler stricto sensu et de ne point tolérer les illégalités. A suivre.
Aina Bovel