
Le football est un des moyens les plus sûrs pour mobiliser tout le monde, incluant en filigrane ce côté rassembleur qui fait tout son charme. Mais ce serait encore mieux si grâce à cette discipline, nos jeunes arrivent à gagner convenablement leur vie. C’est l’essentiel de l’interview du vice-président de la Fédération Malgache de Football, Arizaka Rabekoto Raoul, où il parle de ses projets en tant que futur candidat au poste de président de la FMF.
Midi Madagasikara : Le football malgache est en train de se faire un nom sur le plan international, mais le candidat à la présidence que vous êtes a-t-il un plan pour développer davantage cette discipline ?
Arizaka Rabekoto Raoul : « Autant le dire tout de suite qu’il n’y a pas de miracle en football. On récolte ce que l’on sème. Et si nous en sommes là en ce moment c’est-à-dire en train de se battre pour une première qualification à une Coupe d’Afrique des Nations, c’est bien parce que nos moyens sont assez limités par rapport aux grandes nations du football, telles la France, l’Allemagne ou le Brésil. La réalité est que nous ne pouvons pas rivaliser avec ces pays et qu’il faut trouver autre chose pour réaliser des miracles comme l’a fait l’Islande un petit pays qui a réussi à se frayer une place au soleil. »
Midi : Mais cela ne veut pas, on le pense, dire que Madagascar ne pourra pas faire partie de l’élite mondiale ?
A.R.R. : « Bien évidemment car le propre d’un sportif est de se battre jusqu’au bout et je pense que nos jeunes ont cette volonté encore faut-il leur donner les moyens de leurs ambitions. Comme le talent ne s’improvise pas il faut un travail solide à la base. Pour aller droit au but, il faut un football plus professionnalisant. L’exemple du Portugais Cristiano Ronaldo montre qu’on peut réussir une belle carrière en football même en partant de presque rien. Mais il a gravi les échelons en passant par des centres de formation et devenir aujourd’hui le footballeur le mieux payé de la planète. Ramené dans un contexte malgache, cet exemple nous montre la voie à suivre pour espérer réussir. D’où mes projets de mettre des centres de formation dans les chefs-lieux des Faritany où l’entrée se fera par des tests de sélection. Les meilleurs de chaque région seront regroupés dans des centres mais après des tests et des critères de taille et de santé avec l’aide des techniciens de haut niveau. »
Midi : Mais les techniciens ne suffisent pas pour rendre plus performant un centre ?
A.R.R. : « C’est vrai car il y a une organisation tout autour, allant du personnel administratif et même le staff médical. Vous allez peut-être dire que cela nécessite un très gros budget mais l’enjeu en vaut la chandelle. Le reste viendrait après car il ne faut pas perdre de vue qu’en cas de succès, cela ouvrirait la porte à des partenaires étrangers, donc à un retour d’investissements certains. Ajoutez à cela le fait que le football est rassembleur à l’image de cet engouement autour d’une Coupe du Monde, mais il peut aussi être vecteur de paix comme dans le cas de deux Corées, mais également des Palestiniens qui en font une arme pour se faire des amis. »
Propos recueillis par Clément RABARY