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lundi, juillet 7, 2025
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L’ovale malgache ne tourne plus rond !

L’affluence énorme au stade de Malacam lors des matches d’Analamanga, en dit tout.

Incroyable mais l’entêtement de la Fédération malgache de rugby ou Malagasy Rugby comme on l’appelle sans doute pour renforcer l’empreinte de Marcel Rakotomalala, est en train de couler l’ovale malgache qui multiplie les échecs dont le dernier en date est cette médaille d’argent aux Jeux Africains de la Jeunesse acquise après avoir échoué contre la Tunisie , alors qu’ils n’étaient que deux équipes engagées au rugby féminin. Heureusement que le ridicule ne tue pas.

Rien ne va plus au rugby malgache manifestement scindé en deux parts inégales car, Malagasy Rugby ne gère plus qu’une infime partie du monde de l’ovale et que le gros de la troupe se trouve au sein de la Ligue d’Analamanga avec des clubs qui subissent à chaque fois, les menaces de suspension de la part de la fédération.

Coup de poker. Et les échecs des Makis ne se sont pas faits attendre puisque Madagascar reste à l’étage en dessous, c’est-à-dire dans le groupe B des laissés-pour-compte. Marcel Rakotomalala avait pourtant tenté un coup de poker en faisant appel à cinq joueurs expatriés mais rien n’y fit. Au bas mot, ces renforts venus de France devaient lui coûter une bonne centaine de millions de nos francs mais il avait pensé trouver le bon filon pour faire taire ses détracteurs de plus en plus nombreux.

Une défaite devant les Zambiens avait compromis les chances des Makis. Mais en creusant plus loin, on ne donnerait pas cher à ces protégés de Marcel Rakotomalala dans la mesure où les membres de l’équipe nationale proviennent seulement de trois clubs dont, le FT Manjakaray, le COSFA et la Savonnerie Tropicale.

Or même les gens de la rue savent que les Makis doivent leur force aux joueurs du 3FB, TAM Anosibe, Iarivo RC, UASC, TFM Ankasina, TF Anatihazo autrement dit avec des joueurs qui se trouvent de l’autre côté de la barrière donc non sélectionnables.

Sélection d’Andohatapenaka. L’autre défaite, elle aussi amère, reste cette qualification ratée des dames pour les Jeux Olympiques de 2020 au Japon. Inutile d’épiloguer longuement sur le mode de sélection qui a snobé l’Union Amicale et Sportive des Cheminots pour aligner ce que les férus appellent aujourd’hui une sélection d’Andohatapenaka.

Une chose est certaine, c’est que cela ne marcherait jamais tant que cette scission perdure. Pire, on arrive à une situation où chaque partie fait comme si l’autre n’existait pas. A preuve, on assiste depuis le week-end à deux organisations notamment la Coupe du Président et celle du Maire d’Antananarivo.

Et si une association de jeunes rugbymen voit aujourd’hui le jour pour tenter de déloger Marcel Rakotomalala de son poste de président de Malagasy Rugby, c’est que la grogne commence à gronder dans les bas-quartiers.

Une raison suffisante pour permettre au ministère des Sports d’intervenir. Pour sauver ce qui peut encore l’être.

Andry Ravelojaona La Pie est dans la légalité et n’entend pas céder d’un pouce.

Des faits accablants !

Que s’est-il réellement passé pour qu’on arrive à ce point du non retour entre la Ligue d’Analamanga et la Fédération Malgache de Rugby ? C’est la question que se posent bon nombre de férus de la balle ovale car sans une union sacrée, on a bien peur qu’on s’achemine vers un suicide collectif. Un « ensemble mourir » qui ne rime à rien et qui met à jour l’incapacité du ministère des Sports de l’ère Anicet Andriamosarisoa à sanctionner sans doute parce que Malagasy Rugby avait un allié de poids en l’occurrence le Comité Olympique de Siteny Randrianasoloniaiko pour services rendus. Faut-il oublier que lors de l’assemblée générale élective du COM et remportée in extremis par l’actuel questeur de l’Assemblée Nationale, Marcel Rakotomalala était aux commandes de la Commission électorale.

Pour appeler un chat un chat, les faits accablent aujourd’hui Marcel Rakotomalala et son équipe de par leur ingérence dans les affaires de la Ligue d’Analamanga. Pire, ils voulaient mettre en place une nouvelle organisation en faisant revenir les clubs de l’élite dans leurs sections respectives.

Le tollé presque général qui s’ensuit avait conduit la fédération à suspendre le président de la Ligue d’Analamanga pour trois ans, c’est-à-dire pendant tout le reste de son mandat.

Andry Ravelojaona, puisqu’il s’agit de lui, porta l’affaire au tribunal pour finalement atterrir au Conseil d’Etat qui lui donna raison. Il a donc tout le droit pour siéger à la Ligue.

Non contente de cette décision de justice, MR ne relâcha pas la pression de  monter un comité ad hoc pour diriger Analamanga. Une décision qui reçut un non catégorique d’Ambohijatovo.

Mais c’était mal de connaître la volonté de Marcel Rakotomalala qui fit organiser de nouvelles élections pour remplacer Andry Ravelojaona et ses compagnons de …lutte, car il s’agit d’une bataille de tous les instants. Mais là aussi, le ministère a opposé son véto à l’élection de Norbert Razafimbelo pour non-conformité.

C’est dire que dans toutes ses actions contre Andry Ravelojaona, Marcel Rakotomalala a perdu. Ce dernier ajusta donc ses tirs pour faire chanter les clubs à quitter la ligue d’Analamanga. C’est ainsi qu’il a pu avoir le FT Manjakaray dirigé par le Mauricien Ashok Nancoomar, un fidèle des premiers jours mais également le COSFA qui suivait à la lettre les décisions de l’ancien entraîneur Florent qui fait partie des membres du fameux comité ad hoc avec d’autres rugbymen pour organiser le championnat d’Analamanga.

L’appât du gain en fait car si pouvoir organiser les championnats tananariviens intéresse autant de monde c’est parce qu’il génère d’énormes revenus. Et c’est ce qui donne de la force à Andry Ravelojaona car contrairement aux autres, il verse des subventions substantielles aux clubs allant même jusqu’à louer à prix d’or le stade de Malacam remis au goût du jour.

Marcel Rakotolamalala veut recoller les morceaux.

Marcel Rakotomalala conciliant

Sentant sans doute le vent tourner, Marcel Rakotomalala fait un petit clin d’œil à l’équipe de la Commune Urbaine d’Antananarivo en envoyant des convocations aux joueurs de l’USCAR dont Radadatoa, Toussaint, Tina et Bosco pour faire partie des Makis.

C’est presque une certitude qu’il va tenter de faire pareil pour les autres clubs acquis à la cause d’Analamanga Rugby dans le but de rassembler de nouveau le monde de l’ovale.

Un réveil tardif car le mal est déjà fait après cet échec pour monter en Groupe A en Afrique.

Un choix presque inévitable dans la mesure où il attend la visite d’une équipe universitaire d’Oxford et qu’à Mahamasina, il n’a pas droit à l’erreur.

Les Makis du temps où l’union sacrée régnait encore.
Attention danger

Les rugbymen des bas-quartiers descendent dans la rue

La colère gronde dans les bas-quartiers qui s’inquiètent à juste titre de cette descente aux enfers du rugby malgache avec cette guerre entre Malagasy Rugby et Analamanga Rugby. Deux entités appelées pourtant à travailler la main dans la main mais qui se regardent aujourd’hui  en chiens de faïence de par cet appétit boulimique de l’entourage du président Marcel Rakotomalala qui veut aussi gérer le championnat tananarivien à sa manière.

Autant le dire, le divorce est consommé entre les deux présidents Marcel Rakotomalala et Andry Ravelojaona.

Aussi et pour sauver ce qui peut encore l’être, l’association des rugbymen des bas-quartiers conduite par Naina Be ainsi que la section de rugby d’Antananarivo-Renivohitra vont décider d’un commun accord d’exprimer leur rancœur dans la rue dans le but avoué de limoger Marcel Rakotomalala de son poste.

Outre le harcèlement à l’endroit de la ligue d’Analamanga et les conséquences désastreuses que cela a entraîné sur la prestation des équipes nationales, on reproche également à Marcel Rakotomalala une mauvaise gestion du stade Makis qui se trouve aujourd’hui dans un piteux état après l’organisation d’une foire agricole.

Mais la goutte qui a fait déborder la vase c’est d’avoir voulu mener en parallèle la Coupe du Président à celle du Maire de Tana pour pouvoir mettre la pression sur les participants. C’est ainsi que le FT Manjakaray après s’être engagé dans la coupe du Maire, est revenu sur sa décision faisant fi  de la déception du public de Mahamasina, en se désistant  dimanche à la toute dernière minute de son match qui devait l’opposer au XV Family.

Le danger est réel car on connaît l’amour que porte la population des bas-quartiers au rugby. Et à la veille des présidentielles, c’est comme si le monde de l’ovale se trouve sur une poudrière.

Dossier réalisé par Clément RABARY

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