Grande est la stupeur des tuléarois, pas que… Même ceux qui venaient d’autres Régions périphériques, grande tristesse de cette disparition. Qui ne connaissait pas Zaza-Club dès l’âge de 18 ans ? Il faisait la joie de tant de générations. Sa musique tropicale, en grande partie, faisait trémousser les plus belles filles de la Capitale du Soleil. Cette agréable et pimpante fréquentation du Zaza-Club attirait les missionnaires célibataires venant d’Antananarivo. En effet, un voyage à Tuléar, sans passer une soirée au Zaza-Club est une visite perdue. Tant les noctambules aimaient s’amuser dans la célèbre boîte de nuit du bord de la mer, on imagine, alors, la désolation qui prévaut.
Qui a assassiné Zaza-Club? Ce n’est un secret pour personne, et Gillot Zafera en personne s’en plaignait. Les assassins, puisqu’il y en a beaucoup, ce sont les petits night-clubs qui poussent comme des champignons un peu partout au bord. Payent-ils des patentes ? Sont-ils réglementaires ? Gillot se faisait des soucis avant la fermeture définitive de sa fameuse boîte qui faisait passer des nuits blanches « Toliara Tsy Miroro ». Pourquoi broierait-il du noir ? Il y a bien des responsables pour le contrôle. Justement un Responsable qui venait de débarquer à Tuléar, voulait montrer du zèle et mettre de l’ordre, en convoquant les fêtards de l’ancien terrain de la Marseillaise, « Ex-Roso, Ex-Tiko ». La riposte ne tarda pas d’arriver : « Laissez tomber » dit une voix bien connue d’un député, bien connu. Bof, c’est comme ça que ça se passe chez les maffias, une association de malfaiteurs, mieux vaut laisser tomber. Au fait, sommes-nous au Far West? En tout cas, ce n’est pas normal du tout. Alors Gillot préfère cultiver son jardin et rester en bonne santé.
Charles RAZA, correspondant à Toliara