
L’ariary retrouve progressivement de la santé. Si la tendance se poursuit, la baisse des prix des PPN importées est attendue.
3873 ariary pour un euro en début janvier. 3772 ariary l’euro, hier. Sur le marché interbancaire des devises, la monnaie malgache a ainsi gagné 100 points, en huit mois. Un petit retour à l’appréciation donc pour l’ariary par rapport à la devise européenne. Par contre, par rapport au dollar, l’ariary continue de se déprécier. Sur la même période, le dollar est passé de 3220 ariary à 3303 ariary, soit une perte d’environ 80 ariary.
Relative stabilité. Pendant ces huit premiers mois de l’année, l’ariary aura donc finalement affiché une relative stabilité. Les recettes en devises tirées notamment des grands produits d’exportation comme la vanille, le litchi, et surtout les produits miniers, notamment le nickel et le cobalt, sont les principales sources de cette santé de l’ariary. La Banque Mondiale confirme, d’ailleurs cette tendance, dans son dernier rapport économique sur Madagascar. « Les exportations tendent à se concentrer autour d’un nombre limité de produits. Les performances en exportation se sont améliorées ces dernières années : le ratio exportations sur PIB est passé de 30 % en 2013 à 35 % en 2017, reflétant également la hausse des prix de la vanille. Cette tendance à la hausse indique que l’économie est de plus en plus ouverte, que l’accès aux marchés extérieurs s’élargit et que les recettes d’exportation se sont accrues. Cependant, l’indice de concentration des exportations tend à la hausse, ce qui signifie qu’un nombre plus limité de biens dominent le panier d’exportation. Au cours des cinq dernières années, 58 %en moyenne des exportations totales du pays ont été dominées par la vanille, le nickel et le textile, qui ont également été les principaux facteurs de la croissance des exportations ».
Fragile. Mais cette santé de l’ariary demeure encore fragile, en raison, justement de cette concentration des exportations que la Banque Mondiale considère comme une source de vulnérabilité. Une baisse inattendue de la demande ou une forte variation des prix pourrait avoir un impact significatif sur les recettes d’exportation. Pour atténuer les risques potentiels, des mesures pourraient être prises pour diversifier les exportations et renforcer la demande intérieure. Le développement des exportations de services observé récemment est encourageant, dont par exemple les sous-traitances comme les centres d’appels et les autres activités dans le domaine des technologies de l’information et de la communication, et le tourisme.
R.Edmond.