
Victimes dites-vous ? On en trouve presque partout. Mais pour un pays comme Madagascar ce sont souvent les catastrophes naturelles qui priment et qui laissent des séquelles à vie chez les victimes.
Sur 17 photos, le photographe Rija Emadisson rappeler certains faits vite oubliés, qui ont détruit des vies et laissé des survivants pour compte. Du 27 août, au 1er septembre, les clichés du photographe trôneront dans le hall de l’Alliance Française à Andavamamba. Il s’agit ici des victimes de l’attentat à la bombe lors du 56e anniversaire de l’Indépendance malgache, célébré en grande pompe le 26 juin 2016, durant le spectacle populaire traditionnel à Mahamasina, ainsi que celles des cyclones Chedza et Fundi, fin janvier et début février 2015, et du cyclone Enawo en mars 2017.
Conditions précaires. Cette exposition ne va pas détailler les faits officiels mis à la connaissance du public. Selon l’artiste, « Elle relate juste les conditions précaires des victimes à la suite de ces tragiques événements. On constate néanmoins que certaines victimes semblaient se réjouir de leur sort à la suite d’un cataclysme car on les a délocalisés dans des camps où on leur distribuait régulièrement de la nourriture, des couvertures, des kits d’hygiène et de santé. Certains s’offusquaient même lorsqu’à la fin de l’urgence humanitaire, elles devaient retourner chez elles. »
Enawo. Pour le cas du cyclone tropical Enawo, il a frappé le nord-est de Madagascar le matin du 7 mars 2017, voyageant à deux ou trois cents kilomètres à l’heure. Le 8 mars, Enawo s’est affaibli d’une tempête tropicale «intense» à une tempête tropicale «modérée», avec une vitesse moyenne de 80 km/h avec des pics de 112 km/h. À la fin du mois de mars, le nombre de personnes touchées par les impacts d’Enawo s’est stabilisé à 434 000, avec 58 districts sur 119 déclarant des dommages et intérêts.
Attentat. Durant l’attentat à la bombe du 26 juin 2016, l’explosion était d’abord passée inaperçue parmi les bruits de pétards, mais la vue des victimes qui tombaient comme des mouches a engendré la panique. « J’ai fait la couverture photo le lendemain du drame durant la visite des donateurs venue au chevet des victimes. 250€ par famille des victimes comme indemnités, prise en charge totale des frais de soins par les autorités, aides volontaires par-ci, indignation par-là. Le patriotisme, la xénophobie, la théorie du complot se propagent dans les médias et sur les réseaux sociaux » raconte-t-il. Mais trêve de mots, les images sont bien plus éloquentes.
Zo Toniaina