
La « pudeur », ce sujet qui est toujours tabou sur les hauts plateaux, Miora Acker a décidé d’en parler. A travers ses toiles, elle représente l’homme dans le plus simple « appareil »
En art, le nu attire toujours, mais pour Miora Acker, peintre à ses heures, son choix de thème vise tout d’abord à changer la perception de la société sur la chose. A travers ses tableaux, l’artiste bouscule cette idée car pour elle, dans les hauts plateaux, la pudeur est quelque part mal placée puisque tout le monde se retrouve nu à un moment de sa vie, toutes les femmes se ressemblent quand on se défait des habits, et les hommes pareillement. Chaque tableau retrace ces parties mises à nues pour parfaire le meilleur angle de l’ « Appareil », intitulé de son exposition à l’Hôtel de l’Avenue en ce moment.
Versant dans la peinture acrylique, elle s’extasie avec une explosion de couleurs, associant plusieurs techniques entre la coulure, le spray, les empreintes, toute une multitude d’émotions se tarit sur chaque tableau. La toile baptisée « préliminaire », la femme danse, elle est belle, animée par le feu nuancé de vert. Sur « mon cœur chavire », l’artiste représente un homme désespéré, assis de dos, tête baissée, démontrant un déséquilibre dans l’ensemble. Son œuvre nommé « Semence » est on ne peut plus expliciter.
Artiste engagée, elle a débuté sa carrière en 2015. Miora Acker aime donner une cause à son art. Chaque année, elle choisit un thème précis et fait une expo. Une partie du temps est consacrée à la phase de recherche et découverte où elle trouve la piste sur les techniques. Sa prochaine exposition tournera autour des travailleuses de sexe mais en attendant, rendez-vous à l’Hôtel de l’Avenue pour apprécier ces « appareils » dans leurs splendeurs.
Zo Toniaina