
La Responsabilité Sociétale d’Entreprise se définit comme une démarche volontaire par laquelle une entreprise intègre les démarches du développement durable dans sa manière de gouverner. Elle (l’entreprise) va dans ce cas, devoir considérer les aspects environnementaux, minimiser les impacts négatifs, améliorer l’environnement dans lequel elle évolue. Comme la RSE s’implique aussi dans l’aspect social, dans l’axe du développement durable, l’entreprise devra considérer les attentes et les besoins de ses parties prenantes : les partenaires et les employés. Pour ces derniers, la démarche RSE se définit pour l’entreprise la mise en place d’un environnement favorable au développement et à l’épanouissement. La démarche RSE se définit également pour l’approche sociale des entreprises, la mise en place de conditions de travail décent qui associent le salaire décent, un système de promotion interne ou autres meilleures traitement qui font que les employés aient envie de rester et d’évoluer.

Appropriation disparate de la démarche en Afrique Subsaharienne. Si l’on compare l’Afrique Subsaharienne avec Madagascar, il n’y a pas vraiment une grande différence entre les pays. Par ailleurs, la situation de l’appropriation de la démarche RSE dépend du système économique et politique du pays. Ce qui signifie que dans un pays développé en termes d’infrastructure et qui a des partenariats plus avancés avec des investisseurs et des pays développés, la démarche RSE évolue plus rapidement. Par contre, pour les pays dont les investissements publics sont plus faibles, voir plus défaillants, la démarche RSE est en retard. Cela, parce qu’il n’y a pas de politique nationale ni de cadre légal. Il y a également la problématique liée à l’incompréhension du concept même de RSE par les entreprises. Ce qu’Ulrichia Rabefitiavana, fondateur du cabinet Ur-CSR Consulting spécialisé en RSE et développement durable déplore. «Je trouve cela dommage que les dirigeants d’entreprise ne comprennent pas vraiment l’intérêt d’initier une démarche RSE alors qu’elle joue en leur faveur, au développement de leurs activités ou encore au développement de leurs entreprises» s’est-elle exprimée. Propos qui rejoignent le fait qu’étant donné que la raison d’être est la création de profit, «se lancer dans la démarche RSE devrait lui permettre d’améliorer sa compétitivité».

Situation à Madagascar. Depuis les trois ou quatre années qu’on a lancé le salon de la RSE, l’on a constaté que l’adoption de la démarche dépend des secteurs d’activités de l’entreprise. Les entreprises qui sont tournées vers l’exportation vers les marchés européennes ou, vers les marchés qui ont des exigences spécifiques en terme de pratique d’affaire responsable ou de commerce équitable ou de mise en pratique de la RSE sont contraints d’adopter la démarche. Elles sont obligées de mettre en œuvre la démarche RSE pour ne pas perdre les marchés et pour gagner les partenariats.
Il y a des entreprises qui ont un fort impact sociétal dont les activités ont des impacts négatifs sur l’environnement ou le territoire ou en terme social. Les entreprises des secteurs extractives, l’agro-industrie, les secteurs de la pêche ou encore les entreprises d’exploitation forestières. Ces entreprises sont également obligées parce qu’il y a le décret Mecie qui a été mis en place depuis plus de vingt ans à Madagascar, et qui oblige certains types d’investissements à adhérer aux critères de développement durable dans la mise en place de leur opération. Ces entreprises sont obligées d’adopter une démarche responsable parce qu’elles ont besoin d’avoir une bonne image en vue d’améliorer les relations avec les parties prenantes avec qui, elles travaillent que ce soit à l’intérieur de leur zone d’intervention ou en dehors.
Il y a les entreprises qui ne sont pas tournées vers l’export, qui ne soient pas d’impact majeur sur l’environnement ou la société, mais qui veulent se démarquer de la concurrence ou avoir une certaine visibilité en tant qu’entreprise responsable.
Puis, il y a des entreprises qui l’adoptent de façon volontaire parce que c’est la vision des dirigeants. Ulrichia Rabefitiavana, fondateur du cabinet Ur-CSR Consulting d’expliquer qu’entre «ceux qui le font et ceux qui ne le font pas, il y a les entreprises qui adoptent la démarche sans qu’elles n’en soient conscientes. Une approche qui se traduit par de meilleures conditions de travail des employés, la mise en place de norme de santé et sécurité au travail, ou encore la manière de communiquer avec les parties prenantes». Avant de noter que «ces entreprises vivent déjà au quotidien la démarche RSE et ce qui est bien c’est que cela paraît naturelle pour les dirigeants». Ce qui se traduirait par exemple à la mise en place d’un bon cadre de travail, d’une meilleure condition de travail des employés, de la manière de communiquer avec les parties prenantes.

Pourquoi adopter une telle démarche? Adopter un tel principe devrait, selon les dires d’Ulrichia Rabefitiavana, fondateur du cabinet d’expertise Ur-CSR Consulting, permettre à une entreprise de gagner en terme de notoriété, une bonne réputation. En adoptant la démarche responsable, une entreprise donnée pourrait également gagner en compétitivité ou encore d’attirer une main d’œuvre qualifiée. Les impacts d’un tel procédé devraient également toucher les communautés locales en leur évitant autant que possible de subir des retombées négatives. Ulrichia Rabefitiavana qui est également l’initiatrice du salon de la RSE et du Développement durable, a noté que l’organisation dudit salon a été prise dans le but de, non seulement, encourager les parties prenantes à agir dans le sens de la démarche, mais également de les pousser à l’action. «L’objectif est de sensibiliser la démarche responsable mais surtout de faire en sorte que tout le monde agisse dans le sens afin de limiter les dégâts subis par les communautés locales. Les richesses que détient le pays – énergétiques, humaines, minières, environnementales – pourraient, en effet, être source de problèmes si l’on ne les exploite pas convenablement. Notamment, par l’initiation de la démarche responsable auprès des secteurs à forts impacts sociétales.
Dossier réalisé par José Belalahy