Où en est la mise en œuvre de la résolution du 19 avril adoptée par les quelques 800 participants à Fianarantsoa lors de « l’atelier national sur la refondation totale de Madagascar », sous l’égide du K3F (Komitin’ny Fahamarinana, Fandriam-pahalemana, Fiadanana) de l’Église Catholique ? En effet et par rapport à la situation qui prévaut actuellement, en l’occurrence, les débats houleux entre la tenue de la présidentielle anticipée et la mise en place d’une transition concertée (une idée lancée par l’ancien chef de l’État, Didier Ratsiraka), force est de reconnaître que cette résolution qui a, néanmoins, bénéficié l’adhésion et l’engagement de la plupart des candidats à la présidentielle et la plupart des politiciens, est totalement « effacée » depuis. A titre de rappel, la résolution en question a mis en exergue, entre autres, la mise en place d’une structure de Sages ou encore l’adoption de plusieurs réformes. Hier, nous avons contacté un des responsables du K3F qui n’a pas hésité d’affirmer qu’« il faut reconnaître que la résolution a été dépassée par les évènements. Nous ne sommes pas sans savoir qu’après cette rencontre nationale, il y a eu les évènements du 21 avril et les conséquences y afférentes ».
Observer. Mais ce n’est pas tout. A l’issue des manifestations sur la Place du 13 mai, depuis le 21 avril dernier, jusqu’à la nomination du Premier ministre Ntsay Christian, la Haute Cour Constitutionnelle, à travers la décision n°18-HCC/D3 du 25 mai 2018 relative à une requête en déchéance du Président de la République, Hery Rajaonarimampianina a décidé que la présidentielle sera anticipée. En parallèle, quelques groupements de politiciens – regroupés au sein du Mouvement pour la Refondation de Madagascar (Hfi) – ont recommandé justement le report de la présidentielle pour entamer concrètement cette refondation. A noter au passage que lesdits groupements de politiciens pro-refondation ont soutenu étroitement l’initiative du K3F. Mais le responsable que nous avons contacté hier a mis les choses au clair. « Nous avons toujours mis en avant et soutenu le dialogue national. Nous n’avons jamais été derrière la refondation initiée et claironnée par le Hfi », souligne-t-il. Même topo pour la transition concertée proposée par Deba. « L’initiative d’une transition concertée n’a jamais émané du K3F. Pour l’heure, nous observons tranquillement l’évolution de la situation », précise-t-il.
Cafouillage. De tout ce qui précède, sommes-nous en droit d’affirmer que la mise en œuvre de la résolution du K3F serait suspendue ? « Non, elle n’est pas suspendue. Pour le moment, nous choisissons de garder le silence dans la mesure où nous ne voulons pas être emmêlés dans un quelconque cafouillage. Le K3F a plusieurs commissions régionales chargées de véhiculer nos principes et nos valeurs », indique le même responsable. A suivre.
Recueillis par Aina Bovel