Lentement mais sûrement, le ciel politique est en train de se dégager. En se déclarant incompétent à propos de la requête de Tabera Randriamanantsoa, le conseil d’Etat a désamorcé un des artifices des adversaires du processus électoral. Néanmoins, ces derniers n’ont pas l’intention de renoncer. Regroupés autour de Didier Ratsiraka, ils ont une capacité de nuisance qui peut brouiller les cartes, et ils ont l’intention d’épuiser tous les recours. Mais ils auront fort à faire car ils ont en face d’eux un camp très soudé.
Fin de la contestation du Processus électoral
La décision du conseil d’Etat était tout à fait logique. Les magistrats de cette juridiction ne pouvaient pas aller à l’encontre du jugement de la HCC. Il n’y a donc pas eu de guerre intestine, l’esprit de corps ayant joué pleinement. L’ancien président Didier Ratsiraka ayant dit qu’il était contre les manifestations de rue, c’est donc par la voie légale que sera portée la contestation. La demande d’une conférence nationale et de la suspension du processus électoral réclamée par une dizaine de candidats, a fait long feu et elle a même été raillée par certains médias. Le Premier ministre qui s’est fixé pour mission d’organiser cette élection présidentielle dans la sérénité et la transparence, semble bien tenir les choses en main. Le chronogramme établi est en train de se dérouler normalement. Sur le plan politique, il n’y a donc pas de problème majeur. Mais tout ne va pas pour le mieux sur le plan organisationnel. Des craintes se sont manifestées au niveau de la confection des listes électorales. L’audit qui va être fait pourrait mettre à jour les lacunes existantes. C’est à ce niveau que pourraient survenir les motifs de contestation. On sait que dans toutes les élections, les résultats sont sujets à contestation. Ce sera le contentieux électoral qui permettra de régler les litiges. Et on espère qu’à la fin, tout le monde se pliera aux décisions des juges.
Patrice RABE