
Durable, partagée et soutenable, les mots-clés qui cadrent la collaboration entre le ministère de l’Environnement et l’association ADDEV Madagascar.
Responsabiliser le secteur privé à s’engager dans la responsabilité sociétale des entreprises, mettre en place un label vert et faciliter la transition vers l’économie verte et inclusive à Madagascar. Tels sont les objectifs de la signature de la convention entre le ministère de l’ Environnement, de l’Ecologie et des Forêts et l’association Agir pour le Développement Durable et l’Economie Verte à Madagascar à l’hôtel Ibis Ankorondrano hier. Une convention qui entend, outre les objectifs cités ci-dessus, permettre une croissance économique soutenue, partagée et durable dans la GrandeÎle. Ce, par l’intermédiaire d’actions diverses impliquant le secteur privé, les organisations de la société civile et le gouvernement. «Un triptyque qui doit travailler de concert afin de coordonner leurs actions et activités» selon les dires du président d’ADDEV Madagascar lors de son discours officiel à Ankorondrano. Le président d’ADDEV Madagascar de noter que «l’objectif ne pourrait être atteint sans la prise de mesures et dispositions colossales. Notamment la sensibilisation, l’accompagnement, la formation et l’incitation des parties prenantes œuvrant dans divers secteurs». La signature de la convention entre le gouvernement, via le ministère de l’Environnement et ADDEV Madagascar se place dans ce cas comme la première phase de nombreux travaux de réformes et de prises de décisions dans le cadre de certaines pratiques et principes relatifs aux secteurs privés, aux organisations de la société civile et du gouvernement.
Cadres. L’engagement du secteur privé dans la démarche responsabilité sociétale des entreprises (RSE) est l’un des objectifs majeurs de l’initiative commune entre le ministère de l’Environnement et l’association ADDEV. Une prise de décision et de position qui arrive à point nommé étant donné les efforts menés par des organismes tels qu’Ur-CSR consulting pour promouvoir la démarche (par le salon de la RSE qui en est actuellement à la troisième édition). Mais également et surtout étant donné que la GrandeÎle ne dispose pas encore de cadre politique et juridique relatifs à la RSE. Un manque (manquement de l’Etat) qui n’a toutefois pas empêché de nombreuses entreprises à adopter la démarche. Comme l’a fait savoir Ulrichia Rabefitiavana, fondatrice du cabinet Ur-CSR: «beaucoup d’entreprises malgaches adoptent – consciemment ou non – la démarche RSE. Cela s’explique par le fait que pour de nombreux chefs d’entreprises, la responsabilité sociétale d’entreprise est une démarche naturelle». Mais tout n’est toutefois pas rose. Beaucoup d’entreprises – celles à forts impacts environnementaux – sont réticentes à l’idée d’adhérer à une telle entreprise. Les convaincre concernant les avantages à en tirer se trouve être un défi majeur qui se dresse face aux parties prenantes. Défi qui ne saurait être relevé que si chaque entité prennne ses responsabilités.
José Belalahy