Bon gré mal gré, le processus électoral est sur de bons rails. A un peu moins de deux mois du premier tour de l’élection présidentielle, on peut affirmer que la campagne sera très ouverte. On espère que les candidats mettront véritablement en valeur leurs idées et qu’il n’y aura pas de débordement sur le terrain.
En attendant un véritable débat d’idées
Les citoyens malgaches restent toujours très réservés quand on leur parle de campagne électorale car les mauvais souvenirs du passé sont vivaces. Aujourd’hui, ils gardent un certain recul vis-à-vis de ceux qui demandent leur suffrage. Cette élection sera peut-être différente car de nombreuses balises ont été placées. On attend cependant de voir ce qui se passera quand débutera la campagne officielle. Jusqu’à présent, il n’y a pas eu de tentative éhontée de séduction avec la distribution de T-shirts et de sommes d’’argent. Ce sont les projets qui ont été mis en avant, IEM, « Fisandratana », ou « Valim-babena » entre autres. Ils ont été présentés pour le moment de manière sommaire. Il n’y a pas eu beaucoup de grands « meetings » à l’exception de ceux de Roland Ratsiraka très en forme. Maintenant, on va entrer dans le concret et les candidats vont devoir présenter leurs propositions chiffrées pour développer le pays. Ils ne pourront pas éluder les questions de bonne gouvernance et fuir les critiques sur les pratiques passées. Les électeurs ne sont pas amnésiques et ils connaissent bien les abus commis par les dirigeants qui étaient au pouvoir. La communication restera un des outils essentiels des candidats, mais elle ne suffira pas pour convaincre des électeurs ayant connu beaucoup de déconvenues dans le passé. Cette campagne verra peut-être un débat en direct entre les candidats et permettra de mesurer la solidité des arguments des uns et des autres. Cela se passe dans les pays démocratiques et les Malgaches pourront alors juger la personnalité de ceux qui aspirent à diriger le pays.
Patrice RABE