Cette semaine aura été marquée par cette affaire d’interdiction de publication du résultat d’un sondage commandé par la Fondation Friedrich Ebert sur les candidats de l’élection présidentielle. Les autorités ont fait preuve de frilosité en agissant ainsi, mais il n’y a pas eu de véritables réactions d’indignation dans l’opinion, l’utilisation des sondages n’étant pas encore entrée dans les habitudes de la classe politique malgache. C’était pourtant l’occasion de connaître les attentes des électeurs de leurs candidats et permettre ainsi de faire connaître les vraies préoccupations de la population. Ces résultats auraient dû être présentés lors d’une conférence et la FFE a donc préféré renoncer après avoir reçu une lettre du ministère des Affaires étrangères. La raison invoquée est la préservation de l’ordre public, mais pour de nombreux observateurs, les résultats allaient à contrecourant des certitudes de certains candidats présumés favoris. On retourne donc maintenant dans le train d’une campagne formatée, avec une guerre de communication où chaque camp essaie de déstabiliser l’adversaire en sortant des dossiers accablants. Cette guerre larvée ne fait que commencer. Les citoyens en prennent acte, mais ils ne s’étonnent pas outre mesure de la gravité des affaires qui éclaboussent les personnalités des régimes s’étant succédé . L’impact sur l’opinion publique est réel, et il la conforte dans l’idée de sa défiance vis-à-vis des hommes politiques. Cette élection présidentielle peut permettre de mettre à nu toutes les tares de cette classe politique qui a régné sur le pays.
Sur le plan international, c’est l’ouverture de la 73e assemblée générale des Nations unies qui a dominé l’actualité cette semaine. Le discours du président américain Donald Trump était très attendu et il a retenu l’attention de tous les membres de l’assemblée. Le locataire de la Maison Blanche a été égal à lui-même, très offensif sur les dossiers concernant ses adversaires. L’Iran et sa « dictature » corrompue ont été vilipendés. Il a promis une « réponse américaine » à la Syrie en cas d’utilisation d’armes chimiques contre la population. Il a eu des mots très durs à l’encontre des dirigeants du Venezuela. Il a fustigé la Cour Pénale Internationale à laquelle il nie toute légitimité. Emmanuel Macron, le président de la République française ne s’est pas privé de lui répondre dans une allocution dont les thèmes ont été à l’opposé de ceux de son homologue américain. Ce fut un long plaidoyer pour les citoyens des pays de tous les continents, les déshérités.
Aux Etats- Unis, c’est l’affaire de harcèlement sexuel dont s’est rendu coupable au début des années 80 sur une étudiante, le juge Brett Kavanaugh, candidat à la Cour suprême proposé par Donald Trump. Le Sénat doit entériner ce choix, mais de nombreux sénateurs voudraient reporter le vote de leur chambre. L’accusatrice et l’accusé ont été longuement entendus par les membres de la commission judiciaire du Sénat. La séance retransmise en direct a été d’une rare intensité.
En France, le président Macron tente de reconquérir les Français, en allant à leur contact. Il l’a fait ces derniers jours en Martinique. Ces rencontres avec la population ont été retransmises sur les chaînes de télévision.
A une semaine de l’ouverture officielle de la campagne électorale, les candidats se préparent à se lancer dans l’arène électorale. Leurs équipes préparent leurs stratégies pour arriver à convaincre du mieux possible. La communication sera reine, mais les citoyens sont cependant circonspects et il ne sera pas facile d’emporter leur adhésion. A une semaine de l’ouverture officielle de la campagne électorale, c’est pour l’instant le calme plat.
Patrice RABE