
Sans réhabilitation et aménagement, les égouts traversant Analakely pourraient céder et provoquer une grande inondation dans cette partie de la capitale malgache.
Les appels sont lancés. Le ministère de l’Aménagement du territoire et des services fonciers a fait part de son inquiétude sur les risques d’effondrement des infrastructures d’évacuations d’eau souterraine traversant la ville d’Antananarivo. Notamment, concernant la canalisation ovoïdale enterrée sous la chaussée d’Analakely. Des travaux d’aménagement et de réhabilitation de l’ovoïde d’Analakely ont été identifiés comme étant prioritaire en 2016 suite à des études techniques menées par des experts de la CUA, du SAMVA et de bureaux d’études spécialisés. Études dont les objectifs ne consistent qu’à réduire le risque d’inondation dans la capitale malgache. Et qui ont pu mener à des constatations selon lesquelles « la canalisation présente à certaines endroits, un risque d’effondrement très important ».
Travaux. De tels risques qui ont pu mener à la mise en place du Programme Intégré d’Assainissement d’Antananarivo. Financé par l’AFD ou Agence Française de Développement à hauteur de 22 millions d’Euro, le projet en question a été mis en place suite à la requête du gouvernement malagasy en réponse à la demande de la Commune Urbaine d’Antananarivo pour résoudre les problèmes d’inondation. Pour ce faire, le projet consiste à la mise en place d’un nouveau schéma directeur d’assainissement –dont l’actuel ne répond plus aux besoins et à l’évolution actuelle (de) – pour la ville des mille. Le projet prend également en compte des actions urgentes et indispensables. Notamment, le « curage du canal d’Andriantany et la réhabilitation, le remplacement de la canalisation dans quelques quartiers de la capitale ». Telles que les canalisations d’Ampefiloha vers 67 ha, celle des 67 ha vers Ikopa. La réhabilitation des cinq stations de pompage de la capitale fait également partie de la liste des travaux à faire.
Après les élections. La situation et la projection sont tout autre du côté de la commune urbaine d’Antananarivo. Une note de service de la CUA en date du 4 octobre 2018 stipule que : « afin de préserver l’ordre public, tous les nouveaux travaux de réparation ovoïdale sis au marché d’Analakely seront reportés au mois de Février 2019 ». « Note qui nous a surpris au plus haut point sachant que le risque d’effondrement est réel. Mais aussi que si de pareil cas se présente, les populations riveraines d’Analakely et les marchands en particulier, seront les plus touchés par les inondations qui découleront des très forts ruissellements des eaux de pluie et de la coupure des routes », s’est lamentée une responsable auprès du ministère de l’Aménagement et des services fonciers. Avant de noter « qu’il est urgent de démarrer les travaux pour réduire au maximum ce risque ». Il est certes clair que, face à des travaux urbains, la mobilité pourrait être réduite et la circulation perturbée, mais le fait est que les travaux de réhabilitation de la canalisation ovoïdale enterrée sous la chaussée d’Analakely devraient être effectués avant le début des saisons des pluies. Déjà que beaucoup de tronçon de rue d’Analakely présente des affaissements, une fois arrivée, la prochaine saison des pluies pourrait être désastreuse si des mesures ne sont pas prises à temps. La décision de la commune urbaine de reporter les travaux après la tenue des prochaines élections présidentielles, fait poser des questions quant à l’urgence de la situation.
José Belalahy