Le logiciel Sirem utilisé en 2013 cède la place à « Fivoho » pour le traitement des résultats de la présidentielle de 2018.
« Est-ce encore le moment de faire des débats, des palabres sur le processus électoral ? Du côté de la Commission Electorale Nationale Indépendante (Ceni), tout est fin prêt pour la tenue du scrutin du 7 novembre ». Tels sont les propos du président de la commission électorale, Hery Rakotomanana, mercredi dernier, lors de la porte ouverte sur le traitement des résultats des élections, dans les bureaux annexes de la Ceni à Nanisana.
Logiciel « Fivoho ». Le logiciel Sirem (Système Intégré des Résultats Electoraux à Madagascar) utilisé en 2013 sera rangé, pour céder la place à « Fivoho » (« Fitantanana ny Vokam-pifidianana ho Filoham-pirenena » Ce sera, donc, ce dernier qui permettra, d’après les informations reçues, de produire les résultats provisoires entre le 14 et le 20 novembre, soit une semaine, environ, après le premier tour.
Addition. Selon le Directeur Informatique de la Ceni, Rakotovao Heriniaina, le traitement des résultats – qui a été expliqué de manière très technique – se fera en deux étapes : en amont, il y a la partie opérationnelle durant laquelle des personnes physiques assurent les tâches relatives au traitement des résultats. En aval, il y a la partie technique ou informatique qui se focalisera sur l’automatisation de la transmission des résultats. « Quand le décompte des voix est achevé au niveau des bureaux de vote, elles sont acheminées vers les points de collecte dont la plupart sont des communes, puis remontées auprès des Sections de Recensement des Matériels de Vote(SRMV) au niveau des districts. C’est l’équipe de validation qui, comme son nom l’indique, valide les résultats. C’est seulement après validation que la Ceni centrale se chargera de l’enregistrement des données dans le logiciel Fivoho lequel n’en effectuera que les opérations d’addition», précise Rakotovao Heriniaina.
Ecrans géants. Mais ce n’est pas tout. La Ceni veut jouer la carte de la transparence, dans la mesure où, à partir de la nuit électorale et durant le traitement des résultats qui se fera pendant cinq jours, elle va prévoir deux écrans géants à Alarobia, à son siège. « Le premier écran va contenir tous les résultats de chaque bureau de vote. L’autre affichera les résultats globaux. Par ailleurs, la Ceni ne manquera pas de prévoir des ordinateurs qui permettront de vérifier les résultats fournis par les bureaux de vote, si ces derniers sont déjà transmis au niveau central et validés », rajoute Rakotovao Heriniaina. Par ailleurs, les résultats sont ouvertement vérifiables à partir des procès-verbaux auprès de la commission électorale, indique-t-on toujours du côté de la Ceni.
Prêt à assumer. Par ailleurs, la porte ouverte d’avant-hier a été une occasion pour le président de la Ceni de réitérer que « les listes électorales, ayant fait l’objet d’un audit interne et d’un audit externe, peuvent être utilisées pour cette élection » et que « c’est la première fois, dans toute l’histoire de Madagascar, que des consultations soient ouvertes à tous les citoyens ». «Ce qui est dommage, poursuit Hery Rakotomanana, que l’inscription soit encore facultative à Madagascar ». Aussi, s’est-il dit « prêt à assumer les imperfections de ces listes électorales ».
BV fictifs. Dans cette même optique d’idée, les journalistes n’ont pas manqué d’interroger Hery Rakotomanana sur les supposés bulletins de vote pré-cochés et les bureaux de vote fictifs. « C’est infondé ! », s’exclame-t-il en prétendant reconnaître les vrais des faux bulletins, sans dire un mot sur les bureaux de vote fictifs. « Sachez que les bulletins de vote sont sous plis fermés à partir de l’Afrique du Sud jusqu’aux bureaux de vote. Donc, il n’y aucun risque que l’on répande des bulletins pré-cochés. En outre, les bulletins ont des signes spécifiques qui permettent de mettre en exergue leur authenticité. Je suis en mesure d’en faire le distinguo. Enfin, il est porté à votre connaissance que les bulletins de vote ne peuvent être mis dans l’urne qu’après cosignature de deux membres du bureau de vote qui ne sont connus que le jour du scrutin ». Notons que le nombre de bureaux de vote mis en place pour cette élection s’élève à 24 852, lesquels sont répartis dans 18 333 « Fokontany ».
Recueillis par A. A.