L’ambiance était plutôt calme hier dans les grandes villes du pays. Dans la capitale plus particulièrement, la plupart des magasins étaient fermés. La journée d’hier ayant été déclarée officiellement chômée et payée, pratiquement toutes les entreprises ont respecté la consigne. Histoire pour les patrons de laisser leurs employés effectuer librement leur devoir envers la Nation. Mais cette situation n’était pas sans provoquer des réactions. En effet, de nombreux chefs d’entreprises n’ont pas manqué de dénoncer cette nouvelle pratique qui consiste à tenir l’élection pendant un jour ouvrable. « En cette période déjà difficile, une journée de perdue entraîne toujours un manque à gagner » fait remarquer un commerçant. Et d’autres pertes sont à venir avec le possible deuxième tour qui sera organisé en plein mois de décembre. « La campagne électorale et les disputes politiques postélectorales ne sont généralement pas favorables au commerce » selon toujours ce commerçant. Une manière, en somme, d’inviter les politiciens à choisir une autre date que la veille des fêtes de fin d’année pour organiser les élections. En tout cas, ce genre de réactions n’est pas typique des entreprises malgaches. D’une manière générale, les « politico-économistes » ont toujours fait un lien entre la conjoncture économique et les élections. Tout d’abord, il a été toujours admis qu’une conjoncture économique difficile est en défaveur d’un candidat au pouvoir. En 1992, le démocrate Bill Clinton avait détrôné le républicain George Bush, en raison notamment des mauvais résultats économiques enregistrés par ce dernier. Autrement dit, il y a toujours un lien entre un scrutin et la situation économique. Un lien qui se manifeste également par ce ralentissement des affaires durant la période électorale. Il reste à savoir si les politiciens tiendront compte de cette réalité au cours des prochaines échéances électorales.
R.Edmond.