Avec les précipitations abondantes de ces derniers temps, les risques d’inondation sont réels, bien que le phénomène soit récurrent. Les causes sont nombreuses et les conséquences graves.
Les inondations ne sont pas que l’apanage de la Capitale. Elles se retrouvent dans presque toutes les villes de la Grande Ile durant la saison des pluies, pour ne citer que la Cité des Fleurs avec ses quartiers comme Tsararano, Mazava huile, ou encore Manapatanana ; ou encore Diégo-Suarez avec ses quartiers comme Tanambao, etc. Toliara et surtout Toamasina sont également concernés. Une énumération qui représente en fait une manière de faire le lien entre les villes (l’urbanisme) et leurs structures, l’assainissement et le civisme « écologique » des citoyens, notamment au quotidien. En effet, déjà que les canaux d’évacuation des villes malgaches nécessitent une réfection urgente, ils sont bouchés en permanence avec les ordures qui s’y entassent, ainsi qu’aux alentours. « Outre leur état de délabrement avancé et le plan d’urbanisme de Tana qui a besoin d’être repensé et réaménagé, la fâcheuse habitude de certains « citoyens » à jeter leurs ordures ménagères dans les canaux figurent parmi les premières causes de la récurrence des inondations. », avance un spécialiste en génie civil et planification urbaine.
Mesures et conséquences. Autrement dit, il est aussi question, dans cette mesure, d’éduquer et de rééduquer la population en l’amenant à de meilleures pratiques en termes d’hygiène. Elle est en effet, le premier responsable, qu’on le veuille ou non. Par ailleurs, les travaux de remblais sur des terrains non constructibles, selon la loi et d’un point de vue environnemental, sont aussi des facteurs d’inondation… Et cela ne se passe pas qu’à Antananarivo, c’est aussi le cas dans certaines localités de Mahajanga comme Manapatanana (remblais et construction sur une mangrove). Les conséquences sont graves, voire multidimensionnelles, surtout dans la capitale : dégâts d’ordre infrastructurel, risques pour la santé publique (paludisme, choléra, autres épidémies, etc.), etc. Rien que le 6 octobre dernier, une sonnette d’alarme a été tirée concernant Analakely qui risquait d’être inondée, à cause notamment de ses égouts détériorés. Des mesures ont été prises pour essayer de résoudre ces problèmes récurrents, pour ne parler que du projet PRODUIR (Projet de Développement urbain intégré et de résilience du grand Antananarivo) lancé en mai de cette année et mené de concert par la Banque mondiale, l’Agence française de Développement (AFD) et le ministère auprès de la Présidence en charge des Projets présidentiels, de l’Aménagement du territoire et de l’Équipement (M2PATE) du temps de Benjamina Ramanantsoa ; et la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA), ainsi que d’autres partenaires techniques et financiers. L’un des points focaux du projet portait sur la réhabilitation du canal C3, mais force est de constater que l’inondation guette déjà ce canal. De toute manière, après à peine six mois de mise en œuvre, tout se joue encore ; et des résultats positifs ne sont pas à écarter, si chacun y met du sien.
Luz Razafimbelo