
Satoyama Energy lance un projet sur le développement du biogaz à Madagascar par le biais d’un partenariat entre l’ONG Ecology Online basée au Japon, et l’ONG Madagasikara Mirai.
Il s’agit d’une source d’énergie alternative à l’utilisation de charbon et de bois de chauffe comme combustible, destinés notamment à la cuisson pour les ménages ruraux dans la Grande Île. Force est en effet de constater que 95% des ménages malgaches en ont recours selon les statistiques publiées par l’Organisation mondiale de la Santé en 2017. Il faut réduire ce taux pour éviter les risques sanitaires de la population, voire même la mortalité, surtout des enfants, à cause de cette pollution domestique. « C’est pourquoi nous proposons la production de biogaz par l’exploitation des bouses de bovidés, de purins de porcs ou de fientes de poulets, en mettant en place des modèles de biodigesteurs ou de dispositifs techniques permettant de produire du biogaz à partir des matières organiques à Madagascar », a expliqué Masakatsu Ohwada, le président de Satoyama Energy, lors d’un symposium organisé par l’ONG Madagasikara Mirai avant-hier à l’hôtel Le Louvre Antaninarenina. Modèle thaïlandais. Le thème a été axé sur le « Biogaz, une solution durable pour les ménages ruraux à Madagascar ». « Et dans le cadre de ce projet ‘Satoyama Energy’, nous envisageons d’installer 50 biodigesteurs dans différentes régions de l’île, dont entre autres Ampefy, Antsirabe, Moramanga et Tsiroanomandidy, et ce, en l’espace de trois ans. Pour commencer, un biodigesteur a été installé hier auprès des éleveurs à Ilafy, dans une ville périphérique de la Capitale, à titre de projet pilote », a-t-il enchaîné. Il s’agit notamment d’un modèle de ballon biodigesteur très répandu en Thaïlande et pouvant produire 8m3 de biogaz à partir de l’exploitation de bouses de cinq vaches laitières ou celles de dix zébus ; ou de purins de dix porcs ; ou bien de fientes de 150 poulets. « La construction de ce modèle de biodigesteur thaïlandais est facile et moins coûteuse. En effet, il faut investir à peu près 800 000 ariary pour avoir cette source d’énergie durable. Ce symposium a été entre temps organisé dans le dessein de partager les expériences entre toutes les parties prenantes sur la réalisation d’un projet de production de biogaz à Madagascar. Et la mise en place de ce projet-pilote à Ilafy vise à faire connaître les avantages que peuvent en tirer les éleveurs, tout en identifiant leur capacité d’acquérir un biodigesteur », a fait savoir Herdmane Harisona, technicien de l’ONG Madagasikara Mirai.
Grande potentialité. Notons que cette ONG se lance également dans des projets de reboisement et de production d’énergies renouvelables via la distribution de lanternes solaires, entre autres, en plus de la mise en œuvre de ce projet « Satoyama Energy ». Celui-ci contribue non seulement à l’amélioration du niveau de vie de la population mais aussi à la protection de l’environnement. A Madagascar, le pays dispose d’une grande potentialité permettant de produire du biogaz. En effet, « les statistiques publiées par l’INSTAT en 2018 évoquent que le pays compte un cheptel bovin d’à peu près 10 millions de têtes, et un cheptel porcin d’environ 1,5 million de têtes. Or, il suffit d’avoir trois à quatre zébus pour produire un biogaz de 1,5 m3 nécessaire à la cuisson journalière d’un ménage de cinq personnes. Les enquêtes que nous avons menées auprès des éleveurs dans les zones péri-urbaines de la Capitale ont également montré que ceux-ci sont favorables à l’utilisation de biodigesteurs si le coût leur est abordable. En plus, le résidu appelé « biodigesta » peut être utilisé sous forme d’engrais pour l’agriculture », a conclu Dr Fetra Andriamanohiarisoamanana, directeur du projet « Satoyama Energy » et chercheur à l’Université d’Obihiro au Japon.
Navalona R.