En 1991, The Institute for Comparative Research in Human Culture (Norvège) éditait les écrits d’Otto Christian Dahl (1903-1995) dont le titre de l’ouvrage s’intitulait « Migration from Kalimantan to Madagascar ». Le livre compte 143 pages et a été diffusé en anglais. D’une portée scientifique énorme, cet ouvrage semble être dédié à toute une génération de chercheurs nationaux et internationaux après sa diffusion. Il est sans doute temps de parler de quelques « concepts ». Et de les remettre dans le vent de la popularisation des connaissances grises vers le commun des mortels. En résumé, Otto Christian Dahl y expose « à partir de preuves linguistiques, culturelles et historiques, pourquoi, comment et quand cette migration a eu lieu ». Puisqu’il soutient l’hypothèse que les Malgaches possèdent des origines solides venant du Kalimantan. Soutenant ainsi ses dires avec une preuve qui serait irréfutable : « trouvée sur Bangka et datée de l’an 686, et par les emprunts sanskrits en malgache, qui ont très probablement été empruntés à la société Srivijaya à cette époque ». Concluant son hypothèse par un brassage linguistique, sachant qu’« à Madagascar, les Ma’anyan ont fusionné avec un substrat bantou qui a eu une grande influence sur le développement ultérieur de la langue malgache ». Tout d’abord, Kalimantan est une terre habitée, elle existe encore aujourd’hui, comme une province située en Indonésie. Plus précisément, l’île de Bornéo a été divisée en deux Etats, celui de la Malaisie et celui de l’Indonésie. Le territoire désigné par l’auteur ici est le versant indonésien. Selon lui, les ancêtres malgaches sont partis de la partie sud-est de cette terre insulaire, dominée par les Malais, cohabitant avec d’autres groupes. Par ailleurs, le « vieux ma’ayan », qui a servi de base de recherche pour la langue malgache, et qui a été trouvée dans des vestiges archéologiques à Bangka, est une langue austronésienne. Pour ne citer que quelques exemples, en malgache le « 1 » se dit isa, comme en vieux ma’ayan. Le singe se dit « warik » en ma’ayan, et dans une partie de la Grande Île, un groupe de population nomme les makis « varika ». Au fil des pages, Otto Christian Dahl fait le lien entre le groupe humain Vezo, dans le sud-est de Madagascar, et les Bajau. « Les Bajau, Badjaos1, Badjos2 ou encore Bajo, sont un groupe ethnique de Brunei, d’Indonésie, de Malaisie orientale et des Philippines, qui font partie des populations qu’on appelle ‘nomades de la mer’ ». Il y a autant de choses à dire sur ce livre « Migration from Kalimantan to Madagascar », un écrit qui mérite d’en faire un film épique, pas un documentaire.
Maminirina Rado