Dans la région Boeny, la filière crabe de mangrove est en train de vivre un certain nombre de bouleversements avec l’arrivée, depuis le début de l’année, d’exploitants asiatiques qui se lancent dans la filière crabes vivantes. De source auprès du chef de service des opérations et communication du Centre de Surveillance de Pêche, Tiana Randriambola, entre 30 et 40 tonnes de crabes vivantes partent en avion vers Guanghzou chaque semaine. L’arrivée de ces nouveaux exploitants asiatiques ont fait grimper le prix des crabes jusqu’au double, voire le triple. Si au tout début, les pêcheurs vendaient leurs prises à Ar 1 000, actuellement les collecteurs peuvent aller jusqu’à Ar 3 000, pour vendre les produits de leurs collectes à Ar 8000 aux opérateurs asiatiques. Ces nouvelles donnes exposent sérieusement la filière à la surexploitation, avec à terme, un risque de tarissement des ressources. Les collecteurs locaux livrent leurs meilleurs produits essentiellement aux asiatiques à des prix pouvant aller au-delà des Ar 8 000 le kilo et c’est seulement les produits refusés par ces derniers qui s’acheminent vers les sociétés d’exploitation locales, à un prix nettement inférieur, environ Ar 2 500 à Ar 3 000 le kilo. Les activités autour des crabes, de ces sociétés locales, bien que cela ne soit pas leur activité principale, se voient ainsi diminuer de jour en jour. Des emplois sont de ce fait, menacés. L’une d’entre elles, à titre d’exemple, est contrainte de bientôt se séparer de 45 de ses employés, faute de rentabilité.
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