Il est l’un des fils du roi du salegy. Sa composition et son arrangement sont des talents qu’il a hérités de son père.
«Je suis fier d’être musicien. C’est un travail parmi tant d’autres. La musique me rend heureux », s’explique Lucas Jaojoby. A 26 ans, il a fondé avec Charline Mboty et Anderson le groupe Jao’s Band en 2010. Equipe solide, Jao’s Band est un groupe qui a bien été forgé par leur père, le roi du salegy. De véritables mélomanes qui ont eu une bonne base d’éducation en termes de musique. Le rythme de Jao’s Band est un mélange du jazz de 1950 et du « salegy soft ». Un genre de musique qui porte de l’espoir à ceux qui l’écoutent !
Source d’inspiration. Lucas et son père n’ont pas le même parcours, mais ils ont atteint le même objectif. Si le père était le précurseur en tant que chanteur professionnel dans sa famille, Lucas était bercé par le salegy depuis son jeune âge. L’objectif «était de passer le message qu’est la musique. Ce qui unit, ce qui prêche l’amour ».
La famille Jaojoby est avant tout une famille de «son», mais également une grande famille musicale. En 1984, pendant que Eusèbe Jaojoby écoutait du George Benson, un des ses chanteurs préférés, Lucas Elie Jaojoby vit le jour.
La guitare était un instrument de la famille. A 5 ans, le petit Lucas commence à jouer de cet instrument fétiche de la famille.
De temps en temps, le père de Lucas écoutait du jazz, du soul, et parfois du funky. Par ailleurs, chez les Jaojoby, le jazz était la deuxième musique la plus écoutée après le salegy. Certes, l’idée de fusionner ces genres de musique était encore tôt pour le jeune garçon qui n’avait que 10 ans. Mais, très vite, il commença à prendre conscience que ces deux rythmes s’accordaient. Tantôt nostalgique, tantôt euphorique, Lucas trouva le point de jonction entre les deux genres de musique. Une fusion s’est donc imposée ! En effet, le salegy est maniable pour ceux qui le maîtrisent bien ! Bien sûr, en tant que fils du roi du salegy, il maîtrise le rythme. « Sans vouloir exagérer ! Il faut dire que je n’ai jamais connu un aussi bon guitariste. Quand on était petit, il nous chantait des morceaux et jouait en même temps », témoigne son ami Moreno Ralaivao. Ce jeune homme de 34 ans a non seulement reçu les leçons de son père, mais également transmis le message à ses proches.
La scène crée un lien. L’estrade est l’un des moyens de communion pour la famille de Lucas. La musique coule dans leurs veines. La famille Jaojoby se comprend sur scène. « Avec papa, tout est carré ! Il est très sévère quand il s’agit de musique. Cette exigence m’a beaucoup aidé », a-t-il affirmé. La justesse et la précision sont l’emblème de la famille. Quand les Jaojoby sont sur scène, il n’y a que des improvisations prévisibles. Une dense répétition rend le spectacle facile. Entouré de ses sœurs, ses frères et son père, Lucas se sent à l’aise en grattant sa guitare.
Les spectacles s’enchaînent, que ce soit au pays ou à l’extérieur. Lucas Jaojoby accompagne souvent son père au Maroc, au Swaziland, en France, au Canada, et aux Etats-Unis. Ils ont fait connaître le rythme malgache à travers le monde entier. Ces voyages ont permis à Lucas de forger sa personnalité. Bien évidemment, ces séjours à l’étranger sont un tremplin pour le jeune artiste.
Iss Heridiny