L’état d’esprit qui règne aujourd’hui est différent de celui des années précédentes.
L’envie de ne plus vivre dans l’incertitude pousse les acteurs politiques à ne pas
troubler l’ordre établi. Les incidents survenus sont mineurs et ils ne dénatureront pas
une élection qui se veut crédible et transparente.
Un état d’esprit qui a changé
Les manifestations qui sont encore organisées devant la HCC par des partisans de
l’annulation de l’élection présidentielle sont marginales, et elles ont peu de chance
d’influer sur le cours des événements. Les acteurs politiques les plus importants
tiennent à ce que le processus électoral soit mené à son terme et aboutisse
l’installation d’un dirigeant incontesté à la tête du pays. L’élection, même si elle ne
s’est pas déroulée dans les conditions les plus parfaites, a un cadre légal et elle est
régie par des règles qui doivent être respectées par tous. Les résultats, une fois
qu’ils auront été annoncés officiellement par la HCC, ne devront pas être contestés.
C’est du moins ce qu’affirment les principaux acteurs politiques. Le deuxième
fort probable qui opposera les deux candidats en tête devrait se passer dans les
meilleures conditions. C’est sur le terrain et au niveau de la communication que la
partie va se jouer. Les partisans de chacun sont en train de se compter et essayent
de convaincre les indécis. Les observateurs étrangers suivent de très près cette
élection présidentielle et l’on n’a pas vent de remarques négatives sur le
déroulement de l’élection jusqu’à présent. Ils soulignent que les Malgaches veulent
tourner le dos à un passé assez troublé. Ils parlent d’un « remake » de l’affrontement
entre deux des protagonistes de 2009, mais ils soulignent que ce face-à-face a lieu
sans aucun débordement. L’état d’esprit dans cette deuxième décade des années
2000 a changé. Et c’est extrêmement heureux.
Patrice RABE