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samedi, juillet 5, 2025
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Loi de finances et marchandage à Tsimbazaza : Les députés imposent des milliards Ar d’amendements en leur faveur avant le vote

Les députés sont à la fois absentéistes et cupides.

Non, le ministère des Finances n’a pas acheté le vote des députés. Ce sont plutôt ces derniers qui ont fait le forcing pour gagner des milliards Ar de fonds en plus avant d’adopter la loi de finances 2019.

Contrairement aux habitudes, la loi de finances n’est pas passée comme une lettre à la poste, lors du vote qui a eu lieu hier à l’Assemblée nationale.

Hold-up. Pour rappel, la séance plénière a débuté toute la journée d’avant-hier. Avant d’être suspendue puisque le dossier est revenu en commission des finances dont les membres ont réalisé un véritable hold-up, en réussissant à imposer des amendements qui représentent des centaines de milliards Ar à leur avantage. Hier, en effet, les députés sont revenus en séance plénière pour voter la loi de finances avec des amendements qui tournent en fait à leur faveur. Et des centaines de milliards en plus puisque les amendements en question concernent avant tout des fonds qui sont à leur avantage. Il s’agit, en premier lieu des fonds destinés au Comité Local de Développement (CLD) dont le montant passe de 255 millions Ar dans le projet de loi de finances à 400 millions Ar. Et la cupidité des députés ne s’arrêtent pas là puisque dans les amendements, ils ont obtenu 11 milliards Ar de plus pour leur budget de fonctionnement. Histoire de bien remplir leur caisse pour les dépenses en déplacement et en carburants.

Pactole. Bref, avant la fin de leur mandat prévue en avril 2019, les députés ont tenté et ont réussi à se faire un pactole. Et ce qui est d’autant plus aberrent c’est que les amendements en question ne sont pas compatibles au principe d’équité et de priorité qui doivent animer la détermination des budgets de fonctionnement des organes de l’Etat. Ce budget amendé de l’Assemblée nationale dépasse par exemple celui de la Défense nationale qui est pourtant responsable de la sécurité du pays. Il dépasse également celui du ministère de la Santé, ou encore celui de l’Agriculture qui sont autant des départements d’une importance capitale pour le développement socioéconomique du pays. Visiblement les députés ont perdu ce sens de la priorité.

Caprice. En tous cas, ce caprice des députés, du moins ceux qui ont proposé ces amendements a entraîné un gap de 112 milliards Ar. Et pour financer ce gap, les mêmes députés ont proposé d’enlever 50 milliards Ar sur les 255 milliards de subventions à la Jirama. Quant aux 62 milliards Ar de gap restant, il sera du budget du ministère des Finances et du Budget. Plus exactement sur des fonds destinés à différents transferts. Servant notamment à financer des bourses d’études, des soins aux fonctionnaires,        ou encore à des subventions aux communes, régions et maîtres FRAM. Ces amputations budgétaires auront bien évidemment des conséquences néfastes sur les secteurs concernés. La diminution de la subvention à la Jirama va par exemple perturber le programme de redressement entamé par cette dernière. Pire, une hausse des tarifs n’est pas à écarter suite à cette réduction de la subvention au profit des députés. A noter que pour réussir ce forcing, le bureau permanent a fait en sorte que le ministère des Finances ne puisse s’exprimer sur ces amendements qui sentent la cupidité à plein nez.

R.Edmond.

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