Les activités journalières à Tana se résument par une routine qui finit habituellement à 17 heures. Une situation qui limite l’économie urbaine. Le projet bus « nocturne » pourrait inverser la donne.
Le projet est en cours et l’initiative est bien louable pour l’intérêt public. Le transport public étant une galère au quotidien pour les Tananariviens, la mise en place des bus nocturnes pourrait sans aucun doute résoudre en partie le problème. Les gens, surtout ceux habitant dans les périphéries de la capitale, peuvent maintenant gérer leur emploi du temps qui fut auparavant paramétré par les embarras des taxis-be. Cette initiative de bus nocturne revêt aussi une dimension économique pour le milieu urbain. Les activités nocturnes seront dynamisées lorsque les gens ne sont plus bloqués par le transport. L’ouverture 24h/24h des centres commerciaux et d’autres activités du genre génèrent forcément de l’emploi. Les citoyens ont une mauvaise représentation des travaux de nuit. Mais il faut dire que dans les pays développés, les gens travaillent le jour et dépensent la nuit, et vice versa. C’est dans un tel équilibre de l’actif et du passif que l’économie se ressource. Nous ne sommes pas sûrement en reste pour bénéficier de cette copie dans la capitale malgache. La mesure d’accompagnement serait juste d’ordre sécuritaire. Et tout cela semble être déjà anticipé avec le partage de 135 voitures tout-terrain aux forces de l’ordre. Un ratissage strict des endroits qualifiés « rouges » et un contrôle sévère des noctambules ne pourraient que réduire le taux de criminalité. La situation semble être déjà prouvée avec la descente en flèche des statistiques des attaques à main armée ces derniers temps face à l’opération coup de poing de la police. La fermeture des bars après 21 heures dans les quartiers de la ville des mille a, il faut le dire, porté ses fruits. Avec la multitude des corps de la force publique existante, le nombre des éléments d’ordre ne manque pas pour cet accompagnement. La police municipale, la police nationale, la gendarmerie, les militaires peuvent s’organiser pour soutenir en matière de sécurité la vie nocturne dont le transport public. Le projet mérite d’être soutenu pour espérer une vision plus large du développement. La vie au quotidien des gens habitant en milieu urbain ne doit pas être dictée par l’insécurité. Un développement qui se veut être rapide mérite un travail du jour comme de nuit. La Chine n’est pas au stade où elle est actuellement si ses activités nocturnes n’ont pas été privilégiées. Pourquoi pas Madagascar et en filigrane Antananarivo?
Didi R.