
Lors du 8e Sommet Africités à Marrakech, la remise en place des autorités traditionnelles a été mise en focus. La princesse Mahafaly, Elakovelo Etsiosa Zoendreniny a participé à cette rencontre cruciale.
Le roi du Maroc, Mohammed VI, a invité des milliers de personnalités étatiques, politiques et traiditonnelles lors du 8e Sommet Africités, avec comme slogan « La transition vers des villes et territoires durables : le rôle des collectivités teritoriales d’Afrique ». Cette rencontre internationale s’est tenue du 20 au 24 novembre à Marakech. Son altesse, la princesse Mahafaly, Elakovelo Etsiosa Zoendreniny a été présente en tant qu’autorité traditionnelle venant de Madagascar. « Nous, les dignitaires royaux de trente-sept pays, sommes tombés d’accord qu’il est temps que le rôle des autorités traditionnelles soit plus confirmé dans la vie de la population. Nous avons constaté que nous sommes incontournables dans nos pays respectifs », met-elle en avant.
Les différentes régentes et régents du Cameroun, du Congo, du Niger, du Kenya, du Togo, du Nigeria… ont fait le déplacement. Pour dire que le pouvoir ancestral reste encore ancré dans la culture africaine. Un rôle important qui a été récemment confirmé par le premier tour des élections présidentielles, durant les propagandes. « Tout le monde a remarqué le ballet des candidats qui sont venus auprès des rois et des reines de Madagascar pour demander la bénédiction, ou pour donner de l’argent. Quand on a besoin de nous, on n’hésite pas à s’afficher, mais après on nous oublierait presque », émet la princesse Mahafaly, Elakovelo Etsiosa Zoendreniny, d’un ton brin amusé. La participation de ces rois et reines du continent africain a été donc un moment pour se remettre en question et penser à une initiative.
Le 21 novembre, une tribune a été accordée à la représentation des autorités traditionnelles. L’occasion de mettre en avant les freins pour que l’autorité traditionnelle soit placée à sa juste valeur. « Un comité provisoire a été mis en place, dénommé Union des Hautes Autorités Traditionnelles d’Afrique. Elle est dirigée, pour l’instant, par cinq rois… A partir de là, ce bureau provisoire va créer un bureau permanent avec un statut légal. Cette réunion se fera au Ghana. Sans oublier que notre objectif premier est de replacer le rôle de l’autorité traditionnelle dans la participation au développement du pays, tout en repsectant le statut républicain », relate la princesse Mahafaly, Elakovelo Etsiosa Zoendreniny. La création d’une telle structure permettra de légaliser le statut des autorités traditionnelles dans leur pays respectif.
La reconnaissance du rôle des rois et des reines est actuellement certaine dans cinq pays africains, à savoir le Congo, la Côte d’Ivoire, le Maroc… Une reconnaissance qui a été votée dans les assemblées nationales, et a été décrétée en loi. D’autres pays du continent ont aussi suivi le même chemin, mais les gouvernements rechignent à appliquer les décrets. « Le frein principal, c’est que la politique prend trop de place et efface le rôle des autorités traditionnelles… Le roi du Maroc est conscient que les autorités traditionnelles méritent leur place, tout cela n’a pas pu se réaliser sans lui », ajoute la princesse Mahafaly, Elakovelo Etsiosa Zoendreniny. Le projet de l’UHATA est établi jusqu’en 2060.
Maminirina Rado