Les deux candidats au second tour de l’élection présidentielle rivalisent maintenant dans la guerre de communiqués de ralliement à leur camp respectif. Qui croire ou que croire ? « Les électeurs de base ne votent pas pour élire un candidat à l’élection présidentielle mais plutôt par rapport aux consignes données par les responsables locaux » a noté un analyste politique africain, en parlant des contrées rurales sur le continent. Quand on observe les résultats du premier tour, plusieurs candidats, pourtant connus dans leurs régions d’origine, ont obtenu des scores indignes d’eux et l’on doit vraiment se demander pourquoi. Soit, en pensant que c’était gagné d’avance, ils n’y ont pas fait de propagande du tout ; soit ils se sont fait avoir par leurs responsables locaux qui, de suite, ont conseillé pour un vote utile. Un Roland Ratsiraka, par exemple, qui peut se targuer d’avoir obtenu un score juste sous la barre des 10% en 2013 sur le plan national, n’a recueilli que 2,30% dans sa ville dont avant il était maire. Ou encore, Jean Max Rakotomamonjy, pourtant président d’un parti bien connu et président de l’Assemblée nationale, n’a fait que 0,24% dans sa région. La liste de cas semblables est longue. Alors ces appels de personnalités invitant leurs partisans à voter pour tel ou tel candidat sont-ils crédibles ?
Dans un autre chapitre, il est curieux de constater que tout le monde peut se targuer d’être un fin analyste politique, du simple citoyen aux grands cadres d’entreprises. Vous avez sûrement remarqué que devant les marchands de journaux, il y a souvent des attroupements de lecteurs de titres à la une de journaux. Que se disent-ils ?de politique évidemment, et les débats vont bon train et au milieu, il faut toujours qu’il y ait un qui parle plus fort que les autres et qui ait réponse à tout. Des attentifs à son message sont là à son écoute et ne vont manquer de le répéter une fois dans son propre entourage.
Puis, il y a les discussions de salon, Lui, il est au courant de toutes les indiscrétions qui circulent dans les hautes sphères et il en fait des sources de son analyse et Monsieur fait baver autour de lui. Bref, la science politique est peut- être la seule science où il n’est besoin d’être licencié ou maître pour se prévaloir d’être orfèvre en la matière.
M.Ranarivao