Pour les analystes politiques français, ce mouvement initié par les gilets jaunes était prévisible. La France de ce 21e siècle bien entamé exprime un mal être qui s’est accumulé depuis une trentaine d’années et c’est sous la présidence d’Emmanuel Macron qu’il s’est exprimé avec cette violence inattendue. La réaction du chef de l’Etat français et de son gouvernement y est certainement pour beaucoup. Le dialogue avec les Français est difficile à rétablir, mais un pas a été franchi avec la suppression de la hausse des taxes sur le carburant.
La France retient son souffle en attendant les manifestations de samedi
Toute la France est suspendue à la question de savoir comment la journée de samedi va se dérouler. Le souvenir des violences du week-end dernier est dans tous les esprits. Les gilets jaunes les plus déterminés ont affirmé depuis le début de la semaine qu’ils manifesteraient à Paris quelque soient les risques d’affrontement avec les forces de l’ordre. Le ton s’est durci au fil des jours. Le gouvernement a changé d’attitude et .a appelé au dialogue. Le Premier ministre a abandonné le moratoire de la hausse des taxes sur le prix du carburant pour le remplacer par sa suppression pure et simple. Ce premier pas franchi n’a pas calmé la hargne des gilets jaunes les plus endurcis. Les revendications s’accumulent et ceux qui s’expriment veulent d’autres compensations. On n’est pas encore arrivé à la coagulation de tous les mouvements en train de se constituer. Les appels au dialogue faits par le gouvernement n’ont pas eu tout l’écho attendu. C’est donc avec une certaine crainte que les pouvoirs publics attendent cette quatrième manifestation de samedi. On sait que les casseurs seront au rendez-vous et malgré toutes les assurances du ministre de l’Intérieur, on appréhende de voir les forces de l’ordre ne pas arriver à maîtriser la situation. En attendant, les face-à -face sur les plateaux télévisés montrent que la recherche d’une sortie de crise est nécessaire. Le chef de l’Etat Emmanuel Macron a considérablement assoupli sa position. ll est obligé de changer le cap qu’il a fixé car, une partie de la société française n’arrive à suivre le rythme de ses réformes pourtant nécessaires.
Patrice RABE