
D’un côté, ils demandent un crédit supplémentaire de 11 milliards d’ariary et un montant conséquent du fonds destiné aux CLD qu’ils président. De l’autre, ils font preuve de laxisme dans l’accomplissement de leur mission parlementaire. Décidément, les députés de Madagascar, puisqu’il s’agit d’eux, prennent les citoyens qu’ils sont censés représentés pour des canards sauvages. En effet, malgré la haute importance de la loi de finances pour l’ensemble de la population malgache, ils n’étaient que 12 députés, hier, à avoir été présents pour la séance plénière de vote de ce document qui va régir la vie socioéconomique du pays pour toute l’année 2019. En tout cas, les députés ont fait hier preuve d’une nonchalance indigne des représentants du peuple qui perçoivent mensuellement des dizaines, voire des centaines de millions d’ariary en termes de salaires, d’indemnités et d’avantages. Pour une séance programmée à 14 heures 30, ils n’ont commencé qu’à 17 heures. Une séance expéditive puisque, en moins de trente minutes, ils ont voté la loi de finances en gardant les amendements qu’ils ont proposés lors de la première lecture et qui ont été rejetés par le Sénat.
La balle est donc de nouveau dans le camp d’Anosikely, puisque la loi de finances a été renvoyée au Sénat. Au point où vont les choses, l’on s’achemine donc vers une mise en œuvre par voie d’ordonnance, car on voit mal les Sénateurs accepter ces amendements qu’ils ont rejetés. Ce d’autant que la session budgétaire sera clôturée aujourd’hui. En tout cas, le déroulement de cette session a démontré à quel point les députés de Madagascar s’intéressent avant tout à leur sort. Heureusement que leur mandat prend fin en 2019.
R.Edmond.