
Plus de la moitié de la population malgache est composée de femmes. Une proportion importante de ladite population qui, au lieu d’être prise comme un levier de développement, est sous-estimée et marginalisée.
La discrimination à l’égard des femmes est toujours présente dans la Grande Île. Un fait qui a maintes et maintes fois été démontré par les organisations de la société civile, par les quelques acteurs politiques ainsi que la presse malgache. Un fait qui témoigne également du manque de volonté politique des décideurs aussi bien politique, institutionnels que coutumiers de donner aux femmes et aux filles le droit de participer au développement de leur communauté, de leur pays. Souvent classées comme des poids pour la famille, beaucoup de femmes se cantonnent à la gestion de leur foyer. Une tâche mésestimée par les hommes mais qui demandent toutefois beaucoup aux concernées. Les droits coutumiers ainsi que les droits naturels seraient les premières causes d’une telle discrimination à l’égard des femmes. Au lieu d’aider ces dernières à s’épanouir, la dualité desdits droits constituerait un frein à leur développement.
Première en son genre. La table ronde organisée à l’hôtel Carlton hier et qui s’intitulait « Comment parvenir à l’autonomisation des femmes et des filles » est arrivée à point nommé. Organisée dans le dessein de répondre à des questions existentielles relatives à une autonomisation effective des femmes et des filles, la table ronde qui est la première en son genre à avoir été menée dans la Grande Île témoigne de la volonté des acteurs de faire de cet objectif une réalité. Les discussions qui se sont suivies se sont convergées vers l’impérative reconnaissance des droits fondamentaux des femmes. Une reconnaissance qui implique le respect desdits droits à commencer par le droit de « décider de leur vie et de celle de leurs enfants ». Un droit qui n’est pas encore respecté dans beaucoup de régions du Pays. Comme le droit à la planification familiale qui est encore restreint malgré les efforts menés par les divers acteurs de la promotion de l’autonomisation des femmes et malgré la loi sur la planification familiale. « Basique, la planification familiale serait un des grands piliers de l’autonomisation des femmes » selon les dires du Dr Onisoa Rindra Ralidera, conseillère supérieure en santé de la reproduction, la planification familiale et en plaidoyer au sein de HP + ou « Health Policy Plus ».
José Belalahy