
A J-1, les mercenaires en vote de scrutin se dévoilent. Ils étaient dix à se présenter devant la presse hier pour justifier l’existence des fraudes durant le scrutin du 1er tour de l’élection présidentielle du 7 novembre dernier. Et cela en présence des témoins dont des chefs de « fokontany ». Devant les journalistes, ils ont avoué avoir voté frauduleusement en faveur d’un candidat lors de ce scrutin. Ils affirment avoir décidé faire cette révélation après s’être rendu compte qu’ils étaient manipulés pour bafouer les droits de leurs concitoyens. D’autant plus que leur commanditaire n’aurait pas respecté son obligation envers eux en échange de leur mission qui consistait à voter à plusieurs reprises dans des bureaux de votes différents en utilisant des cartes électorales falsifiées. Celui-ci n’aurait pas payé la totalité de la somme convenue. D’après leurs dires, ils sont environ 50 individus qui ont été impliqués, rien que pour la capitale. En effet, plusieurs « fokontany » ont été couverts par ces gens qui affirment avoir été doté chacun de cinq cartes électorales. Ces dernières seraient, selon les explications de l’un des chefs de « fokontany » ayant assisté à cette rencontre avec la presse, des cartes électorales qui n’étaient pas distribuées ou récupérées par les propriétaires auprès du « fokontany ». Pour preuve, les conférenciers ont montré quelques centaines de documents aux journalistes ; la plupart sont affiliés au « fokontany » d’Anosibe-Angarangarana.
Mea culpa. Le mode opératoire de ces mercenaires laisse penser à l’existence d’un réseau bien structuré pour cette opération de fraudes. Outre des chefs du « fokontany » qui ont fourni les cartes électorales, des délégués de vote auraient collaboré. Ces derniers les accueillent et les orientent jusqu’à leur sortie du bureau de vote. En effet, ces mercenaires n’ont eu besoin ni de présenter de pièce d’identité, ni de tremper le pouce dans l’encre indélébile. Ces gens avouent également avoir été utilisés pour le bourrage des urnes en ayant voté avec des bulletins uniques pré-cochés. D’après eux, ces bulletins leur ont remis la veille du jour du scrutin. Chaque individu aurait, selon leur témoignage, reçu cinq bulletins qui devraient être versés dans un bureau de vote. En effet, des fraudes auraient bel et bien existé durant le scrutin du premier tour de la Présidentielle du 07 novembre. Ces aveux sont en mesure d’interpeller les autorités concernées, en l’occurrence la Commission Electorale Nationale Indépendante et la Haute Cour Constitutionnelle. Des révélations à ne pas prendre à la légère, vu la situation tendue en cette période électorale.
T.M.