Les surcharges coûtent cher aux contribuables et à l’économie. Les dégâts provoqués par ces camions qui sillonnent les routes nationales et qui ne respectent pas les charges à l’essieu sont estimés à environ 50 millions d’euros par an. En somme, plus que les cataclysmes naturels, ce sont les transporteurs qui font énormément de dégâts. Rien que sur la RN2 par exemple, ce sont environ 700 camions par jour qui y circulent. « La grande majorité des poids lourds dépassent largement le poids à l’essieu autorisé » selon Rakotorahalahy Gilbert, Directeur de travaux au sein de Colas. Et le problème c’est que l’amende à payer en cas de dépassement du poids total roulant autorisé est tellement dérisoire que les camionneurs n’ont aucun problème à les payer. A noter que normalement le poids à l’essieu est de 10 tonnes au maximum pour l’essieu simple, et de 16 tonnes pour l’essieu double. Tout dépassement provoque la réduction de la durée de vie de la route.
La meilleure solution, selon les usagers est le déchargement des marchandises en surcharge au niveau des contrôles. Mais là, c’est surtout une question de volonté des dirigeants de le faire ou non. Par ailleurs, l’Etat ne dispose pas encore des matériels nécessaires à ce genre de contrôle. Pour le moment il n’y a encore que la RN2, la RN4 et la RN7 qui disposent d’un pèse-essieu. Par ailleurs, même si les autorités se décident à réaliser le déchargement des marchandises en surcharge, un autre problème surviendra dans la mesure où il faut bien construire des dépôts pour sécuriser ces marchandises déchargées. Bref, un problème de taille se pose encore pour faire respecter les normes en matière de charge à l’essieu. Et pourtant, le gouvernement doit prendre une décision si l’on veut que Madagascar dispose durablement des infrastructures routières utiles et efficaces pour son développement. Et non pas, jeter chaque année, par la fenêtre, 50 millions d’euros.
R.Edmond