En l’espace de dix jours, le candidat « numéro 25 » change d’avis et modifie sa version à trois reprises.
Le risque d’une nouvelle crise nouvelle postélectorale n’est pas à écarter. Après avoir voté à Faravohitra, le candidat « numéro 25 », Marc Ravalomanana a déclaré clairement qu’il n’acceptera pas les résultats de l’élection. « Je ne les accepterai pas. Vous allez voir, peuple malgache que je ne les accepterai pas », a-t-il soutenu. Et lui d’ajouter au passage qu’il ne sera pas le seul à contester le verdict des urnes. Apparemment, le « K25 » se prépare déjà à une contestation. Cette déclaration de Marc Ravalomanana s’apparente à une préparation de l’opinion publique à un mouvement de contestation populaire dans la mesure où elle a été prononcée quelques heures seulement après l’ouverture des bureaux de vote. Par ailleurs, depuis quelques jours, la communication de son équipe de campagne a déjà été orientée dans ce sens. Pour ne citer que les accusations de détournements de voix colportées sans aucune preuve contre le ministre de l’Intérieur et contre le clan Rajoelina par les médias pro-Ravalo et à travers les publications des « Zanak’i Dada » sur les réseaux sociaux.
Revirement à 180°. A l’allure où vont les choses, Marc Ravalomanana envisage de rééditer ce qu’il a fait en 2002. Pas plus tard que la semaine dernière, Norbert Lala Ratsirahonana qui l’a soutenu à l’époque a confirmé que Ravalo n’était pas élu au premier tour en 2002 mais il a fait un forcing pour éviter un second tour. Hier soir, « Dada » a convoqué ses partisans au Quartier Général du « Tiako i Madagasikara » à Bel’Air. Contrairement à ce qu’il a annoncé, le numéro Un de l’Empire Tiko n’a pas du tout changé. En l’espace de quelques jours, il a changé d’avis et a modifié sa version à maintes reprises. Si le 9 décembre, il a annoncé qu’il acceptera les résultats, le 16 décembre, il a déjà modifié sa version en déclarant : « Ce n’est pas que je rejetterai les résultats mais… ». Trois jours plus tard, c’est-à-dire le jour du scrutin du 19 décembre, un véritable revirement à 180 degrés car « Dada » a annoncé officiellement devant la presse qu’il n’acceptera pas les résultats. Bon nombre d’observateurs accusent Marc Ravalomanana d’un comportement qui n’est pas digne d’un homme d’Etat. Nul n’ignore d’ailleurs que ce n’est pas la première fois qu’il ne respecte pas sa parole. L’histoire confirme qu’en 2002, il a foulé au pied les accords de DAKAR I et DAKAR II. Reste à savoir si à 69 ans, le numéro Un de l’Empire Tiko aura encore la force et la popularité nécessaire pour diriger un mouvement populaire.
Davis R